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Éditorial : Danger

L’ignorance, les préjugés et les mythes figurent parmi les plus grands obstacles qui empêchent de faire face au sida, notamment en Afrique et dans le monde arabe. C’est ce qui ressort des études élaborées par les experts en la matière.
Ce constat constitue l’un des éléments du débat qui a en lieu à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le sida. Une journée qui rappelle au monde entier que cette maladie devient de plus en plus une menace pour l’humanité entière, étant donné qu’elle ne cesse de se propager au point de menacer de disparition des peuples entiers, comme c’est le cas dans certaines régions d’Afrique.
Mais cette année, les experts relèvent une autre donnée qui constitue, selon le résultat de leurs études, une aggravation du problème. Il s’agit de « la féminisation de la pathologie ». En effet, depuis 2002, le nombre de femmes séropositives qui vivent avec le virus du sida VIH s’est accru dans toutes les régions du monde.
En ce sens, beaucoup d’experts considèrent que ce fait est dû surtout à la combinaison d’une série de facteurs biologiques et sociaux, parmi lesquels ils relèvent « la violence sexuelle et le machisme ».
Partant de ce constat, les chercheurs sont unanimes à considérer que le sida n’est pas un simple problème de santé, mais un problème social, où les inégalités entre les deux sexes contribuent à l’expansion du mal. Cette situation se manifeste d’ailleurs aussi dans l’accès au traitement. Dans certains pays, les moyens de traitement constituent un privilège dont bénéficient les hommes plus que les femmes.
Un problème que le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avait soulevé à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme en mars 2004. Annan avait alors dénoncé l’effet dévastateur causé par l’inaccessibilité au traitement dont souffre la population féminine. Le responsable onusien avait révélé que les femmes atteintes du sida dans les pays pauvres n’ont, non seulement, pas accès au traitement, mais qu’elles sont même privées de leur droit au logement, au patrimoine ou à l’héritage, et n’accèdent même pas aux services sanitaires et humanitaires.
Au Maroc, le problème de l’accès au traitement se pose certainement moins que dans d’autres pays ; mais il faut reconnaître que la femme marocaine atteinte du sida souffre, elle aussi, de l’exclusion et de la marginalisation qui la privent des moyens de subvenir à ses besoins.
Mais la remarque la plus importante que les experts marocains relèvent, à ce propos est que la majorité des femmes séropositives au Maroc ont été victimes d’une contagion provoquée par leurs conjoints atteints de la maladie.
À partir de là, certaines voix appellent déjà le législateur à procéder à une réforme du Code de la famille pour rendre obligatoire le test de détection du sida avant la conclusion de l’acte de mariage et ce pour les deux partenaires. Une idée qui mérite d’être étudiée.

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