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Éditorial : Geste de confiance

Il est des actes forts qui valent mille discours. Ainsi du rachat de 80% du capital de la Régie des Tabacs par le groupe franco-espagnol Altadis. La nouvelle a pris forcément une importance particulière dans la conjoncture que traverse actuellement le Maroc en raison des attentats-suicides du 16 mai. Que des investisseurs étrangers décident malgré ces événements tragiques de maintenir leur prise de participation dans l’économie marocaine est une marque de confiance indiscutable qu’il convient de saluer. Cela prouve que la perception des capitaux du Royaume du Maroc n’a pas été changée par le terrorisme aveugle qui a frappé Casablanca. Cela prouve aussi que le Maroc est fort de ses institutions, de son potentiel économique et de ses valeurs de tolérance et de progrès. C’est l’essentiel. Le Maroc, contrairement à ce que l’on peut penser, n’est pas sorti affaibli de cette épreuve tragique. Bien au contraire. Condamnées par l’ensemble de la population, les attaques terroristes, étrangères à la culture marocaine, l’ont renforcé dans ses convictions profondes et conforté son image ici comme ailleurs comme un pays serein et déterminé.
Comme l’a affirmé le souverain dans son discours à la nation, le terrorisme ne passera pas. Ce n’est pas une bande de tueurs sans foi ni loi qui arrêtera la marche du Maroc vers la démocratie et le développement. Cependant, les pouvoirs publics sont appelés à s’appuyer sur le geste de confiance d’Altadis pour impulser une nouvelle dynamique à l’investissement par la poursuite de l’assainissement de l’environnement économique. Il faut pouvoir aussi mettre en place une stratégie de communication en direction des investisseurs étrangers. Il s’agit d’expliquer, de convaincre et de rassurer les frileux. Les hommes d’affaires nationaux sont appelés à leur tour à abandonner leurs vieux réflexes pour s’engager résolument dans des projets productifs, créateurs de richesses et de postes d’emplois. Étant entendu que seule la croissance est susceptible de générer le bien-être social qui reste la finalité de toute entreprise de développement qu’elle soit privée ou publique.
Les commanditaires des attentats de Casablanca ont trouvé au Maroc un terreau favorable à des actes terroristes. Le quartier Sidi Moumen d’où est issue la majorité des kamikazes souligne la faillite d’un système de gouvernance . À voir les bidonvilles qui ont poussé comme des champignons dans cette périphérie casablancaise, on est en droit de se demander comment cela a-t-il été possible ? Comment les pouvoirs publics ont-ils laissé proliférer autant de bombes à retardement tout autour de la capitale économique ? Les terrains en déshérence, c’est connu, ne donnent naissance qu’à de mauvaises herbes.  Il faut tirer les leçons des événements tragiques du 16 mai.

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