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Éditorial : Homicide volontaire

La chaîne de télévision qatarie s’est encore une fois distinguée après l’annonce de l’assassinat des deux fils de Saddam. Encore une fois, ses caméras étaient à l’heure. Sinon avant l’heure sur les lieux du crime à El Moussoul pour nous abreuver d’images, d’informations et surtout de désinformations en direct. Le commentateur et le correspondant de la chaîne à Bagdad n’ont pas eu froid aux yeux quand ils ont affirmé que la population irakienne a accueilli la nouvelle de la mort de Oudaï et Qousaï avec des manifestations de joie. Depuis quand le meutre de quatre personnes dont un enfant suscite la joie surtout chez un musulman censé respecter la mort ? Preuve truquée par l’image : on nous montrait des étincelles de tirs dans la nuit attribués à des Irakiens en liesse. Or le plus néophyte des téléspectateurs aurait remarqué que l’intensité des tirs ressemblait beaucoup plus au crépitement des armes lourdes qu’à des fusils voire des mitraillettes. On a tellement vu ces images lors des deux guerres du golf pour que l’on ne distingue pas entre les tirs du DCA ou de roquettes et les tirs de fusils. Il y a loin de la coupe aux lèvres surtout quand les paroles des journalistes d’Al Jazira sont démenties par les faits et surtout par leur journaliste présent sur le lieu du massacre. D’abord les habitants du nord qui ont subi la foudre de la dictature saddamienne et ses deux fils ne se sont pas réjouis de ce massacre. Bien au contraire, ils ont été écoeurés par cet homicide volontaire en sortant dans les rues pour protester contre cette barbarie. L’armée d’occupation américaine qui essuie des revers cuisants depuis des semaines était tellement excitée qu’elle a tiré sur la foule pour faire une autre victime. Auparavant, le correspondant d’Al Jazeera à El Moussoul a décrit la situation comme calme et ordinaire. Malgré l’insistance du commentateur au studio qui voulait lui soutirer une quelconque réaction favorable à l’assassinat des deux fils de Saddam. Comme si le fait de déployer des hélicoptères, des blindés et des dizaines de soldats pour encercler quatre personnes, mêmes armées, dans une maison était une opération normale et ordinaire. Banaliser un crime contre l’humanité commis avec préméditation et s’en réjouir comme un enfant qui a tiré avec un pistolet à eau sur son copain, c’est faire fi des valeurs primaires de l’être humain. Tony Blair est un enfant gâté de l’oncle SAM puisqu’il a trouvé le courage d’exprimer sa satisfaction devant le meurtre de trois hommes et un enfant. Le légendaire calme anglais ne peut être plus cynique que celui de Blair heureux quand des Irakiens sont assassinés. Une joie qui arrive quelques jours seulement après le suicide supposé de son compatriote qui a oser dénoncer le mensonge des anglais et des américains relatif aux ADM pour justifier leur invasion en Irak. Autant dire que le refrain chantant la démocratie et le respect des droits humains des Américains et des Anglais vieux de plus deux siècles, n’est que du marketing politique d’un produit périmé. L’Amérique ne connaît pas le sentiment, n’entretient que des amitiés fictives mais cultive sincèrement le sens de la recherche de ses intérêts économiques et stratégiques. Le Maroc qui était le premier pays à avoir reconnu l’indépendance des Etat-unis vient de découvrir cette réalité amère à propos du Sahara marocain.

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