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Éditorial : Nécessaire adaptation

© D.R

La plupart des groupes familiaux marocains, qui ont vu le jour après l’indépendance. Ce sont eux qui forment aujourd’hui une partie non négligeable du capital du pays. Aujourd’hui, les choses ont changé et les nouvelles mutations de l’économie mondiale sur fond de concurrence féroce imposent à ces groupes de s’adapter pour assurer leur survie. Souvent leaders dans leurs secteurs d’activités respectifs et brassant des chiffres d’affaires se chiffrant en plusieurs milliards, certains ne sont pas encore cotés en bourse. Le paradoxe. C’est dire le travail de modernisation et de transparence qui les attend. Le retard vient peut-être du fait que les fondateurs de ces groupes qui, au demeurant, ont beaucoup de mérite sont toujours en exercice même s’ils ont cédé quelques parcelles de pouvoir à leurs enfants qui, eux, ont été formés dans les grandes écoles européennes ou américaines. Ce qui représente à coup sûr un motif d’espoir de voir cette nouvelle génération d’entrepreneurs transformer le moment venu leurs entreprises familiales en véritables fleurons du patrimoine national industriel. Par ailleurs, certains héritiers qui ont repris avec brio le flambeau des affaires familiales, ont eu les mains libres pour entreprendre depuis des années la modernisation de leur management en intégrant la culture de la transparence financière. Il est incontestable que la cession de la holding des Kettani (Wafabank et Wafa Assurances) à l’ONA incite à la réflexion tant il est vrai qu’il s’agit d’une première du genre. Voilà une affaire familiale, dont une partie du capital a été introduite en bourse dès 1993, qui passe dans le giron du premier groupe économique du pays. L’opération, qui a pris tout le monde au dépourvu, n’est pas mince étant donné que cette fusion-absorption donne naissance à un géant de la banque à la dimension du Maroc bien sûr. L’événement est de taille. À y regarder de plus près, cette opération, au-delà de ces implications dans l’immédiat, a l’allure d’un bouclier financier qui permet au pays de se protéger des appétits des géants de la bancassurance européenne et américaine et d’éviter éventuellement à l’économie nationale de passer un jour sous leurs fourches caudines. Ce serait en effet une catastrophe si celle-ci devient otage de banques étrangères qui seraient tentées de favoriser le financement des projets des États dont elles sont issues. La même crainte vaut pour les groupes familiaux en mal de restructuration qui, sous l’effet d’une mondialisation rampante et arrogante, risquent d’être sinon avalés par les multinationales sinon d’être sérieusement gênés dans leurs activités et de perdre leur leadership au plan national. D’où la nécessité pour ces groupes de penser d’ores et déjà à la meilleure façon de se constituer en armures capables de résister aux coups de boutoir de la dictature des marchés. Le temps urge d’autant plus que le Royaume est en train de finaliser un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. En 2012, il signera le même type d’accord avec l’Union européenne. Au secours, ils débarquent !

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