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Éditorial : Pandémie

Le risque d’une pandémie de la grippe aviaire pèse sur le monde entier. Les experts de l’Organisation mondiale de la santé affirment que la propagation de la maladie n’est plus qu’une question de temps. Car, expliquent-ils, les flux des oiseaux migrateurs, dont la saison des pérégrinations vient à peine de commencer, permettra au virus de voyager au-delà des frontières et des barrières douanières et de contourner toutes les mesures de contrôle et les dispositifs de prévention et d’atteindre tous les pays du monde. Tout n’est donc plus qu’une question de temps.
Ainsi, malgré toutes les précautions et les mobilisations des différents organismes internationaux pour freiner la propagation de la maladie, il semble que rien ne peut plus l’arrêter.
Au Maroc, et même si le discours des autorités concernées qui se veut rassurant, il semble que le pire est désormais inévitable. Et ce, pour deux raisons. D’abord, les importations aviaires du Maroc proviennent essentiellement de l’Union européenne notamment de la France et de l’Espagne. Et, aujourd’hui, l’espace européen n’est plus à l’abri de la maladie après sa propagation dans les pays de l’Europe de l’est. En plus, il faut dire que jusqu’à présent, les autorités sanitaires n’ont pas encore pris de décision concernant l’interdiction d’importation du poulet des pays menacés et le dispositif installé pour prévenir une entrée de la maladie au Maroc. Certes, le ministère de la Santé a annoncé avoir pris des mesures de prévention, mais il n’en a pas précisé la nature. Dans une conférence de presse tenue le 5 septembre dernier à Rabat, le titulaire de ce département s’était limité à annoncer qu’un plan de prévention est en cours de finalisation et qu’il sera bientôt soumis au Premier ministre, Driss Jettou, pour sa validation et sa mise en œuvre. Aujourd’hui, un mois après, le plan n’a pas encore été présenté au chef du gouvernement. Le ministre de la Santé avait aussi annoncé la création de plusieurs commissions chargées de la mission de contrôle et de prévention. Mais, jusqu’à présent, aucune opération de communication sur le travail de ces commissions ni les mesures qu’elles auraient prises n’ont été révélées. Or, une menace de pandémie est une affaire d’opinion publique et le gouvernement a l’obligation de maintenir la population informée sur l’évolution de la situation.   
Par ailleurs, le fait que le Maroc soit un pays d’escale incontournable pour plus de deux cents espèces d’oiseaux migrateurs. Ce qui fait du Royaume un pays à haut risque de contamination.
Il est donc du devoir du gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une éventuelle propagation de la grippe aviaire au Maroc et de maintenir l’opinion publique informée sur les risques de contamination.

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