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Entretien avec Samir Aboulkacem : «Le Parti de l’Istiqlal tente de justifier les erreurs qu’il a commises»

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ALM : Quels sont les facteurs qui contribuent à accentuer la lutte entre le parti de l’Istiqlal et le PAM ?
Samir Aboulkacem : En réalité, on ne peut pas parler de lutte mais de compétition politique entre le parti de l’Istiqlal et le PAM dans le cadre du multipartisme consacré par la Constitution. Depuis la mise en place du PAM, nous avons annoncé notre détermination à atteindre l’objectif de la moralisation de la vie politique au Maroc ainsi que la moralisation de la compétition politique entre les partis politiques. Dans ce sens, nous avons dit clairement que nous voulons faire émerger des élites politiques nouvelles qui ne soient pas conditionnées par les contraintes d’une période révolue. Il était question pour nous de faire la politique d’une manière nouvelle. La pratique politique du PAM prévoit que l’intérêt général et l’unité du pays priment sur les intérêts des particuliers. Le PAM fait prévaloir les intérêts supérieurs du pays sur toute autre considération dans le cadre de la compétition avec les autres partis politiques. C’est dans cet état d’esprit que notre parti s’abstient de se livrer à la surenchère avec l’Istiqlal quand il s’agit de l’affaire du Sahara, notre première cause nationale. Le front national doit être uni à propos de cette question pour empêcher les adversaires d’atteindre leurs objectifs hostiles au Maroc.

Le rejet du budget de l’Equipement à la deuxième Chambre ne constitue-t-il pas un énième épisode de la lutte entre les deux partis ?
En menant une campagne féroce contre le PAM, le parti de l’Istiqlal tente en réalité de justifier les erreurs qu’il a commises et qu’il est toujours en train de commettre au niveau de la gestion de la chose publique, étant le parti qui dirige actuellement le gouvernement. Le PAM est un parti positionné dans l’opposition. Bien évidemment, on n’est pas censé jeter des fleurs au gouvernement. Le rejet du budget du département de l’Equipement n’est pas le problème du PAM. C’est le problème de la majorité gouvernementale que l’Istiqlal ne sait plus comment gérer. Alors, je dis que si le Premier ministre s’estime incapable de maîtriser ses ministres qu’il parte. Nous avons dit à plusieurs reprises que nous traitons avec les ministres de la majorité selon la réactivité et l’interaction de ces derniers avec nos propositions. A partir du moment où le gouvernement n’a pas pris en considération nos amendements, nous étions prédisposés à voter contre. Nul n’est en mesure de nous priver de notre droit de formuler des recommandations et propositions en tant qu’acteur politique.

Peut-on dire que la bataille politique entre les deux partis est bénéfique pour la démocratie?
Je dis que les dirigeants de l’Istiqlal qui mènent une campagne contre le PAM ne maîtrisent que les méthodes de la surenchère politicienne. Le PAM a refusé catégoriquement de se livrer à la surenchère faisant preuve d’une grande maturité politique. Un autre point très marquant et auquel on ne s’attendait pas, c’est l’exploitation de la religion par l’Istiqlal à des fins politiciennes. En fait, certains dirigeants de l’Istiqlal accusent désormais le PAM de lutter contre la religion. C’est absurde. Le parti de l’Istiqlal joue avec le feu. Car ce genre de discours qui fait l’éloge du fanatisme ne fait que nous rappeler les attentats tragiques du 16 mai.

Mais, les observateurs affirment qu’il y a effectivement une surenchère entre les deux partis dans le cadre de la commission d’enquête. Qu’en dites-vous?
En fait, les choses doivent être placées dans leur contexte. Le PAM a déclaré officiellement et récemment que si certains dirigeants de l’Istiqlal mènent une campagne féroce contre le PAM c’est parce qu’ils ont peur des conclusions que formulera la commission d’enquête parlementaire sur les événements sanglants de Laâyoune. Partant du constat que cette commission est issue de la volonté du peuple étant donné que ce sont les représentants de la Nation qui ont décidé de la mettre en place, nous disons que le fait de la mettre en doute constitue un comportement politique inacceptable. Aussi, le fait de divulguer certaines données de la commission par certains constitue une tentative pour la dévier de la voie qui a été tracée pour elle depuis le départ.

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