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Khattab, le salafiste « grande gueule »

Malgré son modeste niveau d’instruction, Hassan Khattab est l’un des salafistes les plus virulents. Le témoignage émane d’un membre d’une cellule de Salé qui l’a côtoyé en prison. Ce dernier raconte que lui et ses "frères" étaient surpris du verdict prononcé contre Khattab (deux ans de prison) au vu de ce qui lui était reproché, quand il a été arrêté quelques semaines après les attentats de Casablanca. Khattab fait partie, en effet, des membres des premières cellules démantelées à Salé et jugés lors des procès de l’automne 2003.
Derrière les barreaux, il continuera à diffuser les points de vue les plus radicaux concernant la société et le régime politique marocains au point de susciter la méfiance de ses amis qui espéraient, à la veille de chaque fête religieuse ou nationale, bénéficier de la libération ou, du moins, d’une réduction de peine.
Hassan Khattab, la quarantaine, finira par atterrir à la prison agricole d’Outita dans la région de Sidi Kacem. Et encore une fois, la chance lui a souri. Cet herboriste converti au commerce de voitures d’occasion à Salé arrive, non sans peine, à convaincre ses "frères" d’organiser la première grève de la faim des salafistes à Outita du 22 décembre 2004 au 5 janvier 2005. Les salafistes des autres pénitenciers suivent l’exemple et parviennent à arracher l’amélioration de leurs conditions d’incarcération.
Quand il quittera la prison de Salé, il y a juste quelques mois, Khattab sera arrêté sur le champ pour être libéré 48 heures plus tard. Il reprendra ses activités commerciales, dont la gestion d’une télé-boutique à Casablanca. Il fera encore sensation en "réalisant" deux CD où il évoque les "tortures" qu’il aurait subies en prison et fait l’apologie des idées de la Salafiya Jihadiya. Les deux CD étaient diffusés à large échelle dans les prisons marocaines. Khattab y fera des émules, mais il arrivera aussi à faire adhérer d’autres personnes à ses idées destructrices en initiant une campagne d’embrigadement de jihadistes à Salé notamment. Sans avoir la "science" d’un Abou Hamza (Hassan Kettani), il arrive à envoûter beaucoup de monde comme en témoignent ceux qui ont eu à l’approcher en prison. Bizarrement, c’est à Salé aussi qu’il ouvrira une école coranique avec l’autorisation du ministère des Habous et des Affaires islamiques.
Arrêté il y a un peu plus de deux semaines, lui et ses proches lieutenants finiront par révéler les identités des membres du groupe. Khattab est loin d’être un repenti. Pour une source à "Annassir" (association qui défend les détenus salafistes), Khattab et ses amis n’ont fait que compliquer les choses et la vie à des centaines d’autres. Ces derniers tablaient sur des contacts avec diverses autorités pour obtenir leur libération ou une réduction de peine. Le dernier épisode salafiste signé "Jamaât Ansar El Mahdi" ne leur facilite pas les choses.

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