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La politique du médicament remise en cause

Les dépenses en médicaments ont atteint 12,25 milliards de dirhams en 2008. C’est ce qu’indique le rapport de la mission d’information parlementaire sur le prix des médicaments. Le document présenté, mardi 3 novembre, devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants précise que les achats de médicaments par les pharmacies ont atteint 11 milliards de dirhams, 750 millions DH pour les hôpitaux publics, 150 millions DH pour les CHU et 350 millions DH pour la CNOPS. «A travers ce rapport, nous sommes parvenus à plusieurs conclusions. Il faut tout d’abord reconnaître que le médicament est d’excellente qualité dans notre pays. Cela dit, son prix demeure très élevé par rapport au pouvoir d’achat des citoyens et par comparaison à nos voisins telle que la Tunisie», déclare M’Barka Bouaida, membre de la mission d’information parlementaire sur les prix des médicaments. Et d’ajouter : «En examinant par exemple les prix des médicaments à la CNOPS et les prix PPM en pharmacie, les écarts sont trop importants. Il n’est pas normal que la CNOPS achète les médicaments moins chèr que les hôpitaux. C’est pourquoi il est urgent de revoir le prix des médicaments ainsi que le mode de calcul. Il y a un marché international des médicaments, pourquoi ne pas en profiter et procéder à des quotas à l’international pour avoir les meilleurs prix sur le marché national». La principale recommandation de cette mission a trait à l’encouragement du produit générique qui continue d’être le parent pauvre de la politique du médicament. «Le générique est encore très faible au Maroc. Son développement reste très timide. Et pour preuve, la consommation en générique ne représente que 24% au Maroc contre 60% aux Etats-Unis et 75% dans les pays scandinaves», déplore Mme Bouaida. Une mesure qui, selon la membre de la mission, permettra de remédier aux difficultés que connaît actuellement le secteur. Par ailleurs, la mission d’information sur le prix des médicaments conteste le faible taux de couverture de l’Assurance maladie obligatoire qui ne dépasse pas les 34% et qui explique la faible consommation des médicaments. Le rapport souligne que les médicaments sont considérés comme un constituant clé parmi les composantes du coût du système de santé au Maroc. En 2007, les médicaments ont représenté près de 40 % du coût du système de santé marocain. Le document rappelle également que la totalité des dépenses liées à la santé au Maroc ont été évaluées à 33,2 milliards de dirhams en 2007, dont 75 % à la charge des patients. Une situation qui s’explique par l’absence d’une généralisation du système de couverture médicale. Le budget de l’Etat couvre 26 % de ces dépenses et les mutuelles et les assurances privées prennent en charge les frais restants. «Il faut une véritable stratégie nationale du médicament.L’Etat doit assurer l’arbitrage entre les différents intervenants. Les atouts sont là mais il faut du courage», conclu Mme Bouaida.

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