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La solitude de Arafat

L’objectif de la stratégie menée par Tel-Aviv risque de s’avérer redoutablement efficace. Tout en le maintenant en résidence surveillée, Israël veut parvenir à isoler Yasser Arafat, et ce en l’amenant à faire des concessions, qui ont pour but de le couper de sa base.
En ordonnant l’arrestation d’Ahmed Saâdat, le chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), M. Arafat s’est exposé à ce risque. Des centaines de Palestiniens ont ainsi protesté vendredi dernier en Cisjordanie et dans la bande de Gaza contre l’arrestation de Saâdat, appréhendé par l’Autorité palestinienne parce que son mouvement avait revendiqué le meurtre du ministre israélien du Tourisme Rehavam Zeevi, tué le 17 octobre 2001.
Une opération qui avait été présentée, par le FPLP, comme la riposte à l’assassinat de son chef, Abou Ali Moustafa, tué par Israël à la fin du mois d’août 2001. Physiquement, donc, le chef de l’Autorité palestinienne ne peut plus, depuis le 3 décembre 2001, quitter ni son bureau ni son appartement.
Les chars israéliens sont à quelques mètres… Et, politiquement, on cherche à lui faire endosser la responsabilité de la persistance de la violence dans la région. Et pour cela, on réitère des appels à Yasser Arafat, généreusement relayés par la presse occidentale, pour qu’il fasse « cesser les violences ». Il bénéficie, outre du soutien populaire, de celui inconditionnel du Fatah, qui mis en garde contre « toute atteinte » à sa personne. Le Fatah, dirigé par Arafat depuis sa création en 1959, et qui constitue la principale composante de l’OLP, a d’autre part condamné la destruction du siège de la radio palestinienne à Ramallah, dynamité samedi matin par Israël, et a mis en garde contre « les conséquences des attaques contre les symboles » de l’Autorité palestinienne.
Encerclé par les chars israéliens à Ramallah, Arafat a rappelé lundi les nombreuses situations difficiles auxquelles il avait été confronté dans sa vie, et juré qu’il verrait « l’Etat palestinien, en tant que martyr ou de (son) vivant».
Malgré toute sa détermination et les pressions dont il fait l’objet, le chef de l’Autorité palestinienne, qu’Ariel Sharon veut reléguer au rang de simple leader de mouvement, a besoin d’un soutien international, mais surtout arabe unifié. Et toutes les pressions visant à faciliter sa participation au Comité Al-Qods, et partant, de sortir de son isolement sont les bienvenues.

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