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L’après Saddam selon Washington

La Maison Blanche fignole ses plans destinés à administrer le futur Irak débarrassé de Saddam Hussein. Fuites calculées et ballons d’essais convergent pour confirmer que l’armée américaine colonisera l’Irak pendant une longue période.
Le stationnement de cette armée dans le pays prendra au minimum vingt-quatre mois. On n’est pas sûr que l’Irak sera maintenu dans son intégralité géographique. On est sûr par contre qu’il sera économiquement géré par un administrateur civil américain qui aura aussi pour tâche de diriger ses nouvelles institutions politiques et administratives.
Des procès, devant des tribunaux militaires, seront organisés pour juger Saddam Hussein, ses enfants, ses proches collaborateurs et les hauts dignitaires de l’Etat. Les champs de pétrole irakiens seront rapidement occupés et administrés pour financer notamment les frais engagés par l’administration Bush pour conquérir l’Irak. On ne dit pas encore comment agira l’armée américaine pour protéger ces champs durant la guerre et comment ce pays occupé sera représenté au sein de l’OPEP, s’il doit l’être. On ne sait pas non plus si Washington va nommer ou pas un gouvernement provisoire avant d’envahir l’Irak. Par contre, on annonce d’ores et déjà que l’administration Bush a mis au point un plan de démocratisation de l’Irak.
Ce programme représente l’effort américain le plus ambitieux pour administrer un pays étranger depuis l’occupation du Japon et de l’Allemagne après la fin de la deuxième guerre mondiale. Le discours qui prévaut actuellement à la Maison-Blanche est empreint d’une charge idéologique d’une rare intensité. Il prône pour le monde arabe, et particulièrement pour l’Irak, un projet de « changement démocratique ».
Pour l’administration américaine, l’Irak démocratique de l’après-Saddam Hussein ne devrait plus se définir seulement comme arabe et musulman. Le Fédéralisme passe pour la solution idéale qui préserverait les droits des minorités, notamment kurdes, et éviterait l’éclatement du pays. Le problème avec ce système, c’est l’impossibilité de garder à l’Irak son caractère arabe. Un Irak démocratique devant exister pareillement pour tous ses citoyens, quelle que soit leur appartenance ethnique. L’autre condition, dans l’approche américaine d’un Irak démocratique, a trait à la religion : Le pays post-Saddam Hussein doit offrire à toutes les religions du pays l’opportunité de prospérer à nouveau. L’enjeu aujourd’hui est ainsi clarifié. Il s’agit ni plus ni moins que de priver l’Etat irakien de son caractère arabe et musulman. Que penser de ces bouleversements annoncés et programmés ?
Actuellement affirment des analystes, n’était le scandale permanent de la position inconditionnellement pro-israélienne des Etats-Unis,, le soutien avoué des élites comme de la rue irakienne aux projets américains de «changement démocratique» dans la région serait immense. Le désespoir face au despotisme a atteint un point tel que seul son attachement à son Arabité empêche encore le peuple irakien de soutenir ouvertement une alternative venue de l’extérieur, fût-elle celle de l’impérialisme américain.

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