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L’Association sahraouie de défense des droits de l’Homme intente un procès pour génocide contre le Polisario

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ALM : Pourriez-vous révéler la teneur de votre plainte contre le représentant du Polisario à Madrid, Brahim Ghali, entre autres responsables polisariens et algériens ?
Ramdane Ould Messaoud : Nous demandons à la justice espagnole d’établir la vérité sur le sort de 72 victimes sahraouies du Polisario et de l’Algérie, enlevées à la fin des années 70, à la suite des attaques menées par les séparatistes dans les villes d’Assa Zag et Tan-Tan. Depuis cette date, nous sommes restés sans nouvelles de ces victimes. Ce que nous revendiquons aujourd’hui, c’est de lever le voile sur la destinée de ces disparus et de juger les responsables de leur disparition. Il est à préciser que la majorité de ces victimes, kidnappées alors que le Sahara était encore sous le joug de l’occupation espagnole, portaient la nationalité espagnole. Il est impensable que les responsables des horribles actes commis puissent encore circuler librement en Espagne, sans qu’ils rendent compte de leur implication avérée dans les disparitions des victimes sahraouies.
Je pense notamment au représentant actuel du Polisario en Espagne, Brahim Ghali. Ce dernier, ainsi que d’autres bourreaux polisariens, comme celui qui s’autoproclame aujourd’hui coordinateur du Polisario avec la Minurso, doivent être interrogés sur le sort réservé aux disparus. Bien sûr, ces actes ignobles n’auraient pas eu lieu sans l’implication directe de responsables algériens, dont des anciens généraux comme Larbi Belkheïr, également cité dans notre plainte.

Comment imaginez-vous l’issue du procès contre les hauts responsables algériens et polisariens ?
Nous avons foi dans l’issue de ce procès, autant que dans l’équité de la justice espagnole. Nous avons présenté à la justice espagnole des preuves irréfragables sur l’implication des responsables algériens et séparatistes dans les disparitions forcées. Nous appelons la justice espagnole à faire appel à des témoins établis à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur des camps de Tindouf. La justice espagnole a les moyens et les compétences requises pour parvenir à cette fin, d’autant plus qu’elle a une expérience remarquée sur le dossier des procès intentés contre des personnalités établies hors des territoires espagnols. Nous sommes convaincus de la légalité de notre démarche, et nous irons jusqu’au bout de la bataille pour obtenir réparation du tort fait aux victimes sahraouies.

Quel genre de revendications faites-vous à la justice espagnole pour obtenir réparation des préjudices pour les disparus ?
La réparation des préjudices concerne non seulement les victimes, dont un grand nombre ont perdu la vie, mais aussi leurs familles qui ont le droit de connaître le sort des leurs pour qu’ils puissent en faire leur deuil. Un véritable génocide a été perpétré à l’encontre des Sahraouis. Et ce génocide ne doit pas rester impuni, pas plus que ceux qui en sont comptables. Il est nécessaire aujourd’hui plus que tout autre temps de tirer au clair cette affaire des disparitions forcées et des tortures perpétrées qui sont de véritables crimes contre l’humanité. Nous sommes déterminés à faire aboutir nos revendications auprès de la justice espagnole. 

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