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Le PJD doit reconnaître sa responsabilité

ALM : Comment percevez la déclaration de Mohamed Elyazghi appelant le PJD à présenter des excuses au peuple marocain ?
Abdelouahed Souheil : Je pense que, quelque part, les responsables du Parti de la justice et du développement (PJD) reconnaissent la responsabilité de leur formation dans ce que vit actuellement le pays, marqué notamment par le développement de l’intolérance, des affrontements et des appels au meurtre sous couvert de la religion.
Si le PJD veut s’inscrire dans un cadre démocratique, comme tous les autres partis politiques, il devra reconnaître sa responsabilité dans les torts causés au pays ces derniers mois. Maintenant, la manière de le faire diffère. Peut-être des excuses publiques comme l’a demandé
M. Elyazghi, peut-être une autre manière, mais l’essentiel est que le peuple marocain sache qui est responsable des récents meurtres et que cela ne reproduise plus. Il faut que le PJD s’inscrive dans cette démarche.

Donc vous n’êtes pas pour la dissolution du PJD.
Pas du tout. Je ne peux réclamer la dissolution d’une force politique qui existe. Qui a sa raison d’exister. Sauf que le PJD ne doit s’octroyer la bannière de l’Islam et parler au nom de l’Islam comme s’il est le seul parti habilité pour cela. Tous les Marocains sont musulmans depuis voilà quatorze siècles et ce n’est pas aujourd’hui que quelqu’un vient leur apprendre à être musulman.
C’est d’autant plus clair que la constitution interdit la création de partis religieux ou ethniques…

M. Elyazghi a dit que l’USFP est sortie gagnante des batailles qu’elle a menées, ou qu’elle a été obligé de mener. Et que son parti n’a pas déserté le champ politique. Qu’en pensez-vous ?
Vous savez que M. Elyazghi peut évaluer son parti, comme moi je peux parler du mien, le PPS, en l’occurrence. Je pense que nous n’avons pas déserté le champ politique. Nous avons été sous pression, le PPS a subi trois interdictions dont deux après l’indépendance. Nous avons poursuivi notre lutte afin de consolider la démocratie. Nous étions le premier parti à avoir condamné les tentatives des coups d’Etat de 1971 et 1972. Nous refusons comme les autres partis de gauche démocratique, toutes les idées et les pratiques blanquistes.

Mais que comptez-vous faire pour bloquer cette marée intégriste ?
Nous sommes pour une véritable recomposition du champ politique marocain. Une recomposition autour d’un bloc démocratique qui regroupe les partis de la gauche et éventuellement d’autres sensibilités pas forcément de gauche. C’est cette recomposition qui permettra aux forces vives et démocratiques du pays de réaliser des avancées en matière de consolidation de la démocratie. C’est aussi le seul moyen de barrer la route aux anti-démocrates et de faciliter la tâche à toutes les formations politiques puisque la charge du travail sera partagée, si j’ose m’exprimer ainsi.

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