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Les vestiges d’un monument historique

Le 25 août 1959, un mouvement de l’aile gauche a ébranlé le parti de l’Istiqlal pour signer une sission dont les séquelles persistent jusqu’à ce jour. L’union national des forces populaires (UNFP) est né sous la houlette de l’éternel rebelle (même après sa mort) Mehdi Ben Barka qui était soutenu par des ténors comme Mohamed Basri, El Youssoufi et bien d’autres nationalistes de tous bords. L’UNFP fut constituée officiellement le 6 septembre 1959 quand ses précurseurs ont été suivis par des membres très influents d’autres partis et syndicats, voire du gouvernement.
À l’époque, le gouvernement était présidé par Abdallah Ibrahim et son vice président n’etait autre que feu Abderrahim Bouabid. Ces deux poids lourds ne cachaient pas leur soutien à l’UNFP, d’autant plus que ce nouveau parti avait été consolidé par l’alliance de la puissante UMT.Le parti du PDI a offert, lui aussi, ses services avec l’apport de membres aussi influents que Boutaleb et Bensouda et le Mouvement populaire s’est rallié lui aussi à cette mouvance avec l’arrivée d’un grand nombre de résistants de l’armée de libération nationale. L’UNFP disposait donc de tous les atouts pour s’implanter rapidement dans tout le pays. La conjoncture politique de l’époque et « la soif de l’établissement d’une société démocratique où régneront la justice sociale, la liberté et la dignité humaine» ont fini par donner à l’UNFP la stature d’un parti progressiste aguerri. Sa direction que préside Abdallah Ibrahim rentrera définitivement dans l’opposition quand elle prôna le boycott de la réforme constitutionnelle de 1965.Mais cette unification ne résistera pas aux aléas du temps et des ambitions des uns et des autres et c’est l’UMT qui ouvrira le bal des scissions.
En 1972, une grande partie des dirigeants historiques de l’UNFP ont quitté le bateau mené par Abderrahim Bouabid, Omar Benjelloun et tout le groupe des grands contestatrices.
Abdalah Ibrahim est resté seul aux commandes avec une poignée de fidèles avant que Bouabid et les autres ne créent l’USFP.Mais malgré cette grande désertion, le vieux briscard Abdallah Ibrahim, qui a conduit le premier gouvernement d’alternance, est resté accroché aux commandes d’un parti qui n’existait plus que par son nom. D’autant plus que l’UNFP s’est cantonnée depuis le milieu des années soixante-dix dans la politique de la non-participation à la politique. Une hibernation incompréhensible qui l’a privée de participer à tous les processus engagés depuis 1976 et qui auraient pu le remettre sur les rails de la démocratie participative. Le vieux leader Abadallah Ibrahim n’en a pour autant déposé les armes puisque même absent de la scène politique, son parti reste légal et officiel. Mais cette politique de siège vide n’a pas de sens aujourd’hui où une transition démocratique s’opère dans des conditions louables avec la participation de la majorité des Marocains.
Le comble, c’est que personne n’a osé refaire vivre l’UNFP progressiste qui reste entre les mains d’un homme qui a depuis longtemps pris sa retraite. Une sorte de jubilé qui n’est pas constructif dans un monde politique qui bouge, dans une société qui évolue et une monarchie fortement constitutionnelle. Seul l’UNFP reste figé dans ses positions des années soixante.

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