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L’indifférence qui tue

Aujourd’hui le Maroc : Quel est l’objectif de l’Association dont vous êtes secrétaire général?
Ibrahim El Hajjam : l’Association nationale sociale des fils et martyrs et des disparus du Sahara marocain, dont le siège est basé à Sidi Slimane, a été créé pour consolider les liens entre les enfants des martyrs et les disparus du Sahara marocain, représenter ses adhérents au niveau local, régional et national.
Outre l’organisation d’activités sociales en sa faveur, notre association oeuvre également pour le règlement des problèmes sociaux de cette catégorie qui souffre de marginalisation.
Votre association est-elle écoutée par les autorités concernées ?
Malheureusement, ce n’est pas encore le cas. Notre organisation souffre même de certains obstacles au point que nous avons l’impression qu’elle est indésirable. Notre revendication est pourtant simple : réserver un accueil héroïque aux détenus, leur réinsertion sociale de façon à ce qu’ils retrouvent leurs droits, le suivi médical et psychologique des intéressés et last but not least la commémoration de la journée nationale du martyr et du disparu. Notre association a pris l’initiative d’organiser cette journée l’année dernière à Mekhnès. Nous demandons que l’État marocain fête cet anniversaire de manière officielle.
Qu’en est-il de la situation des familles des détenus ?
Nous oeuvrons aussi pour l’obtention de la réhabilitation de ces familles en détresse et leur indemnisation par rapport aux longues années de détention de leurs pères. À cela s’ajoute le règlement du statut juridique des prisonniers.
Par exemple, certains détenus, considérés comme morts par les autorités marocaines, qui ont même délivré des certificats de décès, se sont avérés être encore en vie.
Quels sont les acquis réalisés par votre association ?
Vous savez, notre objectif est de sensibiliser les pouvoirs publics au drame de nos prisonniers et de leurs familles. Hélas, ce que nous constatons jusqu’à aujourd’hui fait très mal : l’absence de ce problèm,e pourtant important, dans le discours aussi bien des partis politiques que des associations des droits de l’Homme.
Notre instance ne réclame ni avantages, ni privilèges. Elle demande juste le réveil des consciences endormies. Les prisonniers marocains de Tindouf n’ont-ils pas sacrifié leur vie, leurs familles pour la défense de la patrie et son intégrité territoriale? Il est des indifférences qui sont plus pénibles que le calvaire d’une prison.

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