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Mobilisation générale

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ALM : Quel regard portez-vous sur la dernière sortie de Kofi Annan au sujet du Sahara marocain ?
Mustapha Oukacha : Quelles que soient les circonstances, les positions du Maroc restent constantes et inchangeables. Certes, nous sommes en face des Nations unies et de son Conseil de sécurité. A ma connaissance, l’ONU n’a jamais pris une position aussi tranchée et injuste à l’égard d’un pays comme elle le fait maintenant au sujet du Sahara marocain. Certains observateurs évoquent le cas de Timor orientale pour critiquer la position du Maroc, car ils ne connaissent pas la réalité historique de notre cause nationale. Ils ne savent pas, ou font mine d’oublier, que le territoire marocain a été partagé par les forces coloniales franco-espagnoles, et que son processus de libération a connu plusieurs étapes. Inutile, donc, de rappeler que le centre du pays était le premier à être libéré, ensuite, vint le tour de Tanger, puis du reste de la zone du Nord. Tan-tan était la première région à se libérer du joug du colonialisme dans le sud du Royaume, et ce bien avant la libération de Tarfaia et le recouvrement des zones sahariennes, récupérées suite au déclenchement de la marche verte et de négociations avec l’Espagne, en tant que force coloniale, et au niveau de la Cour de justice internationale de La Haye. En bref, et contrairement au cas de Timor, le Maroc a procédé, par étapes, à la libération de ses territoires occupés.
Comment évaluez-vous la réaction marocaine à l’égard de cette approche ?
En principe, nous étions en faveur d’une solution juste qui puisse garantir la paix dans la région du Maghreb, d’où notre position en faveur d’un accord politique sur la question. Mais, force est de constater que le dernier rapport présenté par James Baker, l’envoyé spécial de M. Annan, s’est distingué par un parti-pris injuste à l’encontre du Maroc, et était sans doute motivé par des intérêts particuliers. De notre côté, nous sommes chez nous au Sahara, et nous ne cédons pas à la pression, car nous estimons que notre marche de libération est irréversible. En d’autres termes, nous sommes prédisposés à mener une nouvelle lutte pour la défense de notre intégrité territoriale et nous combattrons toute mesure portant atteinte à notre souveraineté nationale et à toute opération se faisant en faveur du pouvoir algérien et contre le Maroc.
Est-ce que vous estimez que le Maroc est en passe de livrer bataille à l’ONU ?
Le dossier du Sahara concerne le Maroc et l’Algérie et doit trouver une solution à travers des négociations entre ces deux pays. Cela dit, il y a lieu de rappeler que depuis quelque temps, l’ONU ne fait plus preuve d’autonomie et à maintes reprises elle a démontré son incapacité à agir indépendamment de certaines puissances mondiales, notamment vis-à-vis des Etats-Unis d’Amérique, comme c’est le cas pour la question de l’Irak.
Mercredi dernier, il a été annoncé au Parlement que la diplomatie marocaine devrait s’élargir aux partis politiques, syndicats et organisations non-gouvernementales. Y a-t-il du nouveau à ce sujet ?
Cette nouvelle campagne de mobilisation doit se faire par les partis politiques, les syndicats, les associations et Organisations non-gouvernementales ainsi que par l’ensemble du peuple marocain. Ce peuple qui doit exprimer clairement sa position à ce sujet et dire son rejet du Plan Baker et de toutes les résolutions onusiennes allant à l’encontre de ses intérêts vitaux. Notre peuple, en effet, a été depuis plusieurs années écarté de la gestion de ce dossier, et il est temps qu’il s’y implique davantage. Nous devons, dans le même moment, redoubler d’efforts en direction de nos différents amis dans le monde pour leur expliquer la situation et les convaincre de la justesse de notre cause nationale. Enfin, et quelles que soient les circonstances, nous sommes prêts pour plus de sacrifices et notre position ne peut qu’être juste et légitime.

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