Couverture

Mohamed Horani mécontent du désintérêt des entreprises

© D.R

Branle-bas de combat à la CGEM. Depuis quelques jours, la présidence tente de mobiliser les adhérents, aussi bien les fédérations que les entreprises, pour éviter encore un nouveau mauvais classement du Maroc au prochain rapport du World economic forum sur la compétitivité mondiale. Ce faisant, elle dévoile que l’une des raisons du mauvais classement au dernier rapport de 2011-2012 réside dans le manque de mobilisation des entreprises marocaines et le peu d’intérêt qu’elles accordent aux questionnaires qui leur sont adressés par le WEF. Une source à la CGEM explique en effet, qu’au terme de plusieurs échanges avec les responsables du WEF, «ces derniers nous ont révélé que le mauvais classement du Maroc est dû au fait que beaucoup d’entreprises ne renseignaient pas les questionnaires ni les renvoyaient, ce qui a fortement porté préjudice aux performances du Maroc». Pour les responsables de la CGEM, cela peut être assimilé à une exclusion. Et rien n’indique que les choses changeront de sitôt. Manque d’information ? Manque d’intérêt ? Manque de temps ?
«Il y a un peu de tout cela», explique le patron de la CGEM, Mohamed Horani, joint au téléphone par ALM. Le président du patronat reconnaît, en effet, que «les chefs d’entreprises doivent accorder de l’importance à ce genre de classements et comprendre aussi que le fait de ne pas y figurer ou d’y être mal classé est fortement préjudiciable à l’image de marque de notre pays et de nos entreprises».
D’abord parce que les classements tels que celui du WEF donnent de la bonne visibilité au Maroc et à ses entreprises. A cela il faut ajouter que le Maroc figure depuis quelques années sur la liste des partenaires actifs des différents forums du WEF, notamment le traditionnel rendez-vous annuel des affaires de Davos et durant lequel se déroulent des discussions intéressantes avec des investisseurs potentiels. Pour un responsable de la CGEM, «ne pas bien figurer dans le classement annuel du WEF est de nature à porter atteinte non seulement à notre image mais aussi et surtout à la compétitivité et à l’attractivité de notre pays». Ensuite, il faut savoir que depuis 2009 l’Etat marocain accorde la plus haute importance à la question. La preuve, un comité interministériel sur l’environnement des affaires présidé par le chef de gouvernement en personne avait été mis sur pied cette année-là. Il avait pour mission de s’attaquer à tous ces facteurs et freins qui influencent négativement la prestation du Maroc dans les différents classements annuels dont celui du WEF et le Doing Business. Par conséquent, l’éventualité d’une nouvelle exclusion du Maroc du prochain rapport sur la compétitivité internationale anéantirait tous les efforts et avancées qui ont été réalisés ces deux dernières années.
Enfin, il faut savoir que le World economic forum est signataire de plusieurs partenariats avec des acteurs marocains dont justement un, ironie du sort, avec la CGEM elle-même. Par quoi peut-on alors expliquer ce désintérêt des entreprises marocaines ? Tout en confirmant que les documents devant servir à la prochaine enquête ont été reçus suffisamment de temps à l’avance, un chef d’entreprise qui a requis l’anonymat explique que «le questionnaire relatif à l’enquête du WEF qui fait tout de même une trentaine de pages nous a été envoyé comme une bouteille à la mer». Pour notre interlocuteur, les responsables du WEF ne font pas suffisamment de relance, de suivi et d’accompagnement pour aider les entreprises marocaines à renseigner correctement le questionnaire qui n’est pas simple. C’est probablement pour cette raison que le président de la CGEM est monté lui-même au front il y a quelques jours pour tenter de mobiliser les adhérents. Pour ce faire, Mohamed Horani a envoyé une correspondance à tous les présidents de fédérations les invitant à mobiliser les entreprises de leurs secteurs. Dans cette missive, dont certains passages ne sont pas tendres, le président Horani se dit déçu de l’exclusion du Maroc du dernier rapport 2011-2012. Et tout en rappelant à ses pairs les mauvaises retombées d’un tel incident, il a demandé à chaque fédération de contribuer à cette tentative de rattrapage en mobilisant au moins une dizaine d’entreprises structurées du secteur pour que cela ne se reproduise plus.D’un autre côté, une cellule d’assistance a été mise sur pied au sein de la CGEM pour superviser cette campagne. Entre autres missions, la cellule aura la charge d’assister les fédérations et les entreprises. «Le questionnaire envoyé aux entreprises n’est pas simple à remplir mais nous leur avons demandé de fournir un effort pour répondre au moins aux questions faciles et nous leur proposons notre aide pour les détails qui leur sembleraient compliqués». Après cet appel à la mobilisation, le président de la CGEM garde bon espoir. «Il n’est pas encore trop tard et nous ferons tout pour éviter l’exclusion du Maroc du prochain rapport». M. Horani espère en tout cas que dans les prochaines semaines les fédérations ainsi que les entreprises répondront positivement à son appel.

Articles similaires

ActualitéCouvertureUne

Programmes sociaux : 70% des familles marocaines bénéficiaires

 Les bénéficiaires du soutien dans le cadre des différents programmes sociaux se...

CouvertureSociétéUne

Health Tech : la suède mène l’offensive sur le marché marocain

Un roadshow annoncé au mois de mai dans plusieurs villes du Royaume...

ActualitéCouvertureUne

Boeing, Airbus et Embraer en course sur le marché de RAM

Les géants mondiaux de l’aéronautique sont intéressés par le carnet de commandes...