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Nicolas Sarkozy se mobilise contre Al Qaïda au Maghreb

Avec Les Roms et les gens du voyage à l’intérieur, Al Qaïda au Maghreb islamique à l’international, Nicolas Sarkozy semble avoir entamé une séquence sécuritaire dont il est difficile de prévoir les multiples développements à venir. Sitôt l’annonce a été faite par les ravisseurs de l’otage français Michel Germaneau qu’il avait été executé, le président de la République avait convoqué urgence absolue un conseil de défense et de sécurité restreint auquel ont participé François Fillon, Premier ministre, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, Hervé Morin, ministre de la Défense et Bernard Kouchner ministre des Affaires étrangères. Agenda évident de cette rencontre: examiner d’abord les conditions dans lesquelles l’opération militaire conjointe entre Français et Mauritaniens contre une base d’Al Qaïda à la frontière malienne s’est déroulée. Mais examiner surtout les possibles conséquences politiques et diplomatiques d’une telle intervention aussi physique, aussi voyante sur un territoire étranger niché à la frontière entre le Maghreb et le Sahel. Il paraît clair aujourd’hui que si cette intervention militaire avait réussi à libérer sain et sauf l’otage français, l’image aurait valu de l’or en termes de communication politique. D’autant qu’elle aurait remis à l’ordre du jour un autre style de libération des otages, différent de celui pratiqué traditionnellement et qui passe toujours par la négociation et souvent par le paiement de rançons, donnant par la même occasion au phénomène d’enlèvement d’otages une relance presque industrielle. C’est d’ailleurs sur cette toile de fond qu’une grande divergence entre Français et Espagnols est en train de voir le jour : Madrid reprochant à Paris que l’échec de son opération pour libérer Michel Germaneau puisse mettre en danger de mort la vie des otages espagnols détenus par l’AQMI. Pour minimiser les divergences qui peuvent s’aggraver entre voisins et alliés, la version officielle à Paris comme à Nouakchott était d’affirmer que cet opération ne visait pas à libérer l’otage français mais à adresser une frappe préventive contre une base terroriste qui s’apprête à lancer une grande opération contre la Mauritanie. «Le Conseil de défense et de sécurité restreint» présidé par Nicolas Sarkozy avait pour but aussi d’examiner l’état de la menace terroriste proférée régulièrement par Al Qaïda au Maghreb islamique contre la France. Au crédit de Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, même quand les voyants d’alerte étaient éteints, il a toujours maintenu, ne serait qu’un niveau du langage politique, un niveau de vigilance qui indique que les autorités françaises étaient prêtes à affronter le pire. En matière de répercussions sécuritaires sur son territoire des crises au Maghreb, la France avait subi une douloureuse expérience lorsque, dans les années 90, au nom des GIA algériens, l’impasse politique en Algérie s’est traduite en attentats sanglants sur le sol français. Jusqu’à aujourd’hui, les informations demeurent diffuses et contradictoires sur les réels inspirateurs d’une telle vague d’attentats. Il avait fallu à l’époque un trésor de diplomatie et de savoir-faire pour positionner les autorités françaises en dehors du jeu sanglant du pouvoir entre les factions algériennes. Aujourd’hui, la situation se présente autrement. La menace de la terreur n’est plus cantonnée au tour d’un enjeu local, fusse-t-il, national. Ce qui change fondamentalement la nature de l’approche.

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