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Retour de la grippe aviaire : Aucun cas suspect au Maroc

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La menace de la grippe aviaire resurgit et le Maroc n’est pas à l’abri. L’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé il y a quelques jours une alerte suite à l’apparition d’une nouvelle souche de la grippe aviaire, le H5N1 – 2.3.2.1 en Asie. Cette nouvelle variante du virus apparue en Chine et au Vietnam est particulièrement dangereuse dans la mesure où elle est capable de contourner les défenses fournies par les vaccins existants. Une recrudescence du virus est attendue cet automne et cet hiver. La FAO évoque également des risques imprévisibles pour la santé humaine. Quant aux causes de l’expansion du virus, la FAO indique que la migration des oiseaux serait responsable de ces nouveaux cas. Contacté par AlM à ce sujet, Mohamed Endichi, directeur de la protection de la nature du Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, déclare que «les observations des sites des oiseaux migrateurs se font quotidiennement et n’ont jamais cessé comme si le risque de la résurgence du virus était omniprésent. L’observation se fait au niveau de toutes les zones humides dans la mesure où l’axe côtier constitue le principal point de passage des oiseaux migrateurs. Des équipes sont sur le terrain en permanence». Et d’ajouter : «Les vétérinaires effectuent chaque jour des prélèvements dont les résultats sont aussitôt communiqués au comité national de vigilance. Jusqu’à ce jour, les prélèvements n’ont révélé aucun cas suspect ou anomalie. Il n’existe aucune suspicion de la présence du virus au Maroc». Si le Maroc venait à être touché par la grippe aviaire, il faudrait, selon M. Endichi, réactiver les mesures du plan national de riposte de la grippe aviaire. «Le Maroc est mieux préparé pour faire face à une pandémie. Nous disposons d’un système de riposte bien rodé. Depuis 2006, les mesures ont été améliorées et ce conformément aux recommandations internationales», précise-t-il. L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) affirme suivre la situation de très près. «Nous avons saisi l’ensemble des vétérinaires au niveau national en les appelant à doubler de vigilance. Pour l’instant, nous n’avons déploré aucun cas de grippe aviaire grâce au plan national de riposte qui est opérationnel depuis 2008», affirme Dr Jaouad Berrada, directeur des services vétérinaires à l’ONSSA. Et d’ajouter : «Le Maroc dispose d’un dispositif de surveillance sur l’ensemble du territoire. A commencer par un poste de commandement central regroupant les autorités concernées au niveau de chaque région. Sur le plan épidémiologique, les services vétérinaires établissent des rapports périodiques. A ceci s’ajoutent les outils analytiques. Les laboratoires régionaux sont équipés des dernières technologies qui permettent en quelques heures de diagnostiquer tout cas suspect». Quant aux importations, celles-ci sont strictement contrôlées. «Les Maroc importe des œufs à couver et des poulets reproducteurs à partir de pays déclarés indemne et qui offre des garanties sanitaires. En cas de toute anomalie, nous ordonnons la suspension des importations avec ces pays», précise Dr Berrada. Selon la FAO, si les oiseaux sauvages sont responsables de l’introduction du virus, ce sont les chaînes de production et de commercialisation des volailles qui contribuent à sa propagation. pour la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa), il n’y a pas à s’inquiéter pour le moment. «Les pays touchés par le virus ont été déclarés par la FAO. Les autorités sanitaires marocaines suivent l’évolution de la situation et rien n’a été signalé à l’heure actuelle», affirme Khaïr-Eddine Soussi, président de la Fisa. Ce dernier reconnaît qu’en cas d’apparition de la grippe aviaire au Maroc, la situation serait catastrophique pour le secteur avicole. «Les conséquences seraient dramatiques pour les éleveurs en raison de la destruction massive des volailles. Face à de tels risques, les indemnités accordées aux éleveurs ne dépasseraient pas les 10 à 20%. Les risques seraient moins importants pour les consommateurs étant donné que le virus H5N1 ne résiste pas à la chaleur. Il n’y a pas de risque à consommer de la volaille à condition que la viande soit bien cuite car le virus ne résiste pas à une chaleur de 70°», explique t-il. Le président de la Fisa appelle à la vigilance et au renforcement des mesures de contrôle d’hygiène.

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