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Sahara : le PJD ouvre le débat

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«On prévoyait un bon nombre d’initiatives pour ce qui reste de 2005 et 2006, mais le discours de Sa Majesté le Roi, le 6 novembre dernier, a précipité les choses et les délais». Cette déclaration est d’un leader du PJD (Parti Justice et Développement) qui se prépare à la tenue d’une conférence internationale sur la régionalisation et l’autonomie le 11 janvier prochain. La date est symbolique à plusieurs égards puisqu’elle coïncide avec les célébrations du lancement du Manifeste de l’Indépendance.
Pour cette conférence internationale, que le PJD dit ne pas se limiter forcément au seul cas du Sahara marocain, le parti de Saâd Eddine Al Othmani invite les représentants de plusieurs pays où de telles expériences ont donné des résultats probants : le voisin espagnol, le Québec, la Belgique, l’Allemagne, mais surtout les pays scandinaves et notamment la Finlande dont les représentants ont déjà donné réponse favorable aux invitations du PJD. Pour un leader du parti islamiste, les pays scandinaves et leurs expériences sont intéressants à plus d’un titre et d’abord du fait qu’ils entretiennent des relations «poussées» avec le front Polisario. L’objectif, résume notre interlocuteur, est de leur donner un aperçu sur la réalité d’un pays qui avance, mais surtout de leur dire qu’ « il n’y a pas de raisons objectives pour que ce qui a marché chez eux ne puisse pas devenir réalité chez nous ». Contacté par ALM, Lahcen Daoudi, une des figures de proue du PJD, déclare qu’il sera question de tirer les leçons des expériences des pays invités et d’élargir les débats autour de la notion de l’Etat et de la solidarité entre les régions. Et surtout poser cette grande question : « Qu’est-ce qui est transférable aux régions ? », poursuit le député PJD qui affirme que le débat au sein de son parti est déjà lancé et se poursuivra dans les semaines à venir. C’est la consigne qui a été lancée par le Secrétariat général de ce parti à l’issue de sa dernière réunion le 19 novembre 2005. Pour le PJD, Lahcen Daoudi apporte déjà une réponse globale qui renseigne sur sa position. « Nous sommes pour l’autonomie la plus large possible », martèle le député islamiste et professeur d’économie.  Le PJD a effectivement choisi la date du 11 décembre pour une grand-messe de ses responsables et militants du Sahara marocain qui se donnent rendez-vous à Laâyoune, le chef-lieu des régions marocaines du Sud. Il y sera, entre autres, indique M. Daoudi, de l’élaboration d’une sorte de plate-forme qui sera présentée à la plus haute instance législative du PJD : son Conseil national qui se réunira les 24 et 25 décembre prochain et dont les travaux seront largement consacrés à la question du Sahara.
Dans la même optique, Saâd Eddine Al Othmani a remis au goût du jour un exposé qu’il a consacré déjà en mars dernier à la question. Il décline la conception par son parti, sinon sa conception personnelle de la régionalisation au Maroc et ce à travers une dizaine de points. « Les provinces du Sud devront bénéficier, dans le cadre d’une régionalisation, d’un traitement exceptionnel qui devra être mentionné dans la Constitution avec la possibilité de prérogatives supplémentaires et des dispositions spéciales adaptées aux spécificités de la région et du dossier », écrivait Saâd Eddine Othmani avant d’expliquer qu’il ne s’agit nullement d’une solution à appliquer uniquement à ces régions. Car, «l’existence d’une région avec une situation spéciale et un gouvernement régional, face à d’autres régions gérées de manière centralisée, pourrait porter atteinte au principe d’égalité entre les citoyens », explique M. Al Othmani dans ce texte repris récemment sur la vitrine virtuelle du PJD.
Pour Othmani, la réussite de ce processus nécessite transparence et démocratie totales et où les citoyens élisent librement ceux qui seront appelés à gérer la chose régionale. Cela donnerait une crédibilité à cette solution selon le leader du PJD et permettrait de renforcer les Sahraouis unionistes. L’initiative du PJD s’inscrit dans le cadre de réflexions menées par les partis politiques sur une issue au problème du Sahara marocain et notamment après la décision de Sa Majesté le Roi de les y associer comme le Souverain l’avait annoncé lors du discours du 6 novembre 2005. Le dernier Conseil national de l’Istiqlal a été dédié à la même question en plus d’intenses activités programmées par l’USFP. Le week-end dernier, c’est le PPS qui organisait à Rabat son Université d’automne autour du thème du Sahara et de la régionalisation.

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