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Sakina Gharib : Une passionnée du patrimoine

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Elle voulait devenir avocate, elle est conservatrice de musée. Sakina Gharib a été nommée, en juillet dernier, conservatrice du musée Dar El Bacha à Marrakech. Elle a suivi sa destinée sans s’y opposer. Malgré son envie de défendre les droits des citoyens et ses penchants vers la justice, elle finit par s’orienter vers le secteur culturel. «J’ai grandi à Agadir où mon père avait une conserverie de poisson, j’observais les ouvrières et je me préoccupais de leur sort», se souvient-elle.
Au fur et à mesure qu’elle avançait dans l’âge, ses désirs ont évolué. «Lorsque j’étais au lycée, je suis tombée amoureuse de la culture  des pays de l’Amérique latine et je raffolais des ouvrages de l’écrivain chilien Pablo Neruda», déclare Sakina Gharib. Cet amour qu’elle cultivait  pour la littérature latino-américaine fut déterminant dans le choix de son cursus universitaire.
C’est ainsi qu’elle rejoint les bancs de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat en 1986. S’étant heurtée à la réalité de l’université, elle la quitte un an après. Elle tente une autre expérience et voulait passer le concours de l’Institut supérieur des arts dramatiques et de l’animation culturelle à Rabat. Mais un autre obstacle se trouve alors sur son chemin. «Je n’ai pas fait attention aux délais et j’ai par mégarde loupé la date de la tenue du concours», se rappelle-t-elle. Mais Sakina Gharib est restée confiante. Elle ne baissa pas les bras. «A la même époque j’ai appris qu’il y avait un concours à l’Institut national supérieur de l’archéologie et du patrimoine (INSAP).
Sans réfléchir,  j’ai passé le concours et j’ai été admise». C’est parti pour quatre ans d’étude à l’issue desquels elle décroche sa licence en anthropologie en 1991. Après Rabat, elle s’envole pour Paris pour y poursuivre ses études supérieures. S’en suivent un DEA en anthropologie sociale et ethnologie de l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris en 1994 et un diplôme international d’administration et de gestion culturelle, spécialité musées, de l’Ecole nationale du patrimoine de Paris en 1995. De retour au Maroc, elle rejoint la direction du patrimoine au ministère de la Culture pour travailler ensuite à la bibliothèque générale de Rabat et au musée de Marrakech.
Après avoir passé cinq ans  dans cette institution privée, appartenant à la Fondation Omar Benjelloun, cette passionnée du patrimoine revient à la fonction publique. Avant même l’ouverture de cet espace qui contient diverses pièces de la défunte collectionneuse américaine Patty Burch, Sakina Gharib a déjà des projets pleins la tête : ateliers sur les métiers d’art, colloque sur les différentes facettes du patrimoine marocain. La liste est longue. «J’aimerais conserver la mémoire de ce lieu et la seule manière d’atteindre cet objectif c’est d’animer l’espace avec des expositions et l’ouvrir à la population marocaine», a-t-elle confié à ALM. Passionnée de musiques du monde et d’art contemporain,  Sakina Gharib est soucieuse de l’avenir de la culture au Maroc. Elle prend soin de ses deux enfants âgés de 3 et 5 ans tout en ne négligeant pas sa vie professionnelle. Pour Sakina Gharib, c’est une raison d’être.

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