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Tanger : Import-export

Dans un premier temps, la ville du détroit était réputée pour la floraison du business du haschich et de la cigarette de contrebande. Mais depuis le début des années 90, ce sont les drogues dures, à commencer par les psychotropes, la cocaïne et puis l’héroïne, qui se sont frayés un chemin à l’intérieur de la société marocaine en transitant par Tanger. En témoigne une expérience vécue par un confrère qui se trouvait à Tanger en 1992 pour affaires. Arrivé par train vers 7h 30 du matin, il est abordé en pleine gare par un adolescent qui lui propose des devises étrangères.
Remarquant que le type n’est pas intéressé, le gosse lui demande s’il avait besoin de haschich ou même de cocaïne!! Sans la moindre gêne. Quelques années après, l’opération de police menée à Tanger contre le réseau de H’midou Dib avait permis, lors de la perquisition menée dans l’un de ses immeubles, de découvrir des paquets de poudre, un stock de plusieurs kilos de cocaïne. Dans la même période lors d’une descente de police dans un café, un inspecteur se saisit d’un paquet de cigarettes d’un consommateur soupçonné pour avoir du haschich.
La surprise du policier fut énorme lorsqu’il trouve à l’intérieur un petit sachet plein de poudre blanche. Depuis cette période, tous les citoyens marocains colportent que les gros bonnets qui exportent le haschich ne se font plus payer en devises mais en cocaïne pure. Il est également établi que la consommation d’héroïne (fumée dans 90 % des cas) et de cocaïne continue de se répandre dans les villes du nord, principalement Tanger et Tétouan avant d’atteindre les autres villes du Royaume.
Cette drogue n’est ni une malédiction, ni une composante obligatoire de notre société, mais comme partout dans le monde d’ailleurs, elle est le fait d’une mafia qui opère bénéficiant de complicités flagrantes au niveau des autorités qui comptent quelques brebis galeuses prélevant une dîme systématique sur tous les trafics.
C’est toute la Zone nord qui se transforme en une véritable petite Colombie. Si les trafiquants récoltent des fortunes colossales de leurs sales besognes, il n’en demeure pas moins que l’omerta qui prévaut au niveau des instances concernées encourage indirectement la prospérité du fléau.

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