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Une vente … et après ?

© D.R

La vente des parts étatiques dans la Somaca n’est pas une fin en soi. C’est le message principal délivré par les responsables gouvernementaux marocains à chaque fois que ce sujet est soulevé. En effet, le chèque que Renault compte remettre au ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, même s’il atteint le montant de 130 millions de DH, ne devrait pas cacher un objectif primordial, celui du développement du secteur automobile dans le pays. Et pour cause, dans son cahier des charges, Renault devrait convertir le Maroc, en une véritable plaque-tournante du montage et de l’exportation automobile en Afrique et même ailleurs. La Somaca devra occuper le deuxième rang d’Afrique dans ce domaine, après l’Afrique du Sud. C’est l’objectif affiché par le gouvernement et notamment le ministère de l’Industrie, autorité de tutelle de ce secteur. Sur les 30.000 ou même 40.000 voitures qui seront produites annuellement à la Somaca, la moitié irait totalement au marché extérieur. Pour cela, Renault compte injecter environ 20 millions d’euros pour restructurer la Somaca. Cette somme est de loin plus importante que celle remise au Maroc pour le rachat des 38% du capital de la société. Tous les équipements de l’usine de montage seront renouvelés. La robotisation fera son apparition et les employés seront de plus en plus qualifiés. Les postes d’emplois créés seront nombreux, directement et indirectement. Renault a parié sur la Somaca pour son développement et le Maroc a toute l’intention d’en profiter. Faut-il rappeler que le gouvernement avait le choix entre deux constructeurs : Proton de Malaisie et Renault. Le dossier du premier est défendu par le ministère des Finances et de la Privatisation. Quant au département de Rachid Talbi Alami, il a préféré l’offre de Renault. Le Premier ministre, Driss Jettou a tranché : Il a opté pour Renault. Les autorités égyptiennes ont fourni des efforts colossaux pour attirer le constructeur français chez eux. Le Caire a fait une offre alléchante, mais Renault a préféré le Maroc compte tenu de sa situation géographique et du savoir-faire qu’il a accumulé dans ce secteur depuis des années. En outre, tous les secteurs qui gravitent autour de celui de l’automobile devront bénéficier de cette restructuration. Il s’agit des entreprises de sous-traitance installées un peu partout au Maroc et qui produisent bon nombre d’équipements de voitures tels que les filtres ou de câblages. Toutefois, une question demeure sans réponse. Que se passerait-il quand la convention qui lie Fiat au gouvernement marocain arrivera à son terme, c’est-à-dire en décembre 2003? Cette question se pose avec acuité, sachant que Renault sera opérationnelle à partir de janvier 2006. Certes, la Somaca produit d’autres véhicules comme la Citroën ou la Peugeot mais leur nombre reste assez faible comparé à celui des voitures économiques de Fiat. Le sort de la Somaca reste donc incertain durant les années 2004 et 2005. Les autorités marocaines réussiront-elles à préserver les emplois de la Somaca? C’est du moins ce qu’espèrent les syndicats des travailleurs de la Somaca. Affaire à suivre.

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