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« Uniformiser les statuts de la fonction publique »

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ALM : Le ministère de la Modernisation des secteurs publics est en train d’étudier le projet de redéploiement des fonctionnaires. Qu’en pensez-vous ?
Abdelouahed Ourzik : Le projet de redéploiement n’est pas nouveau. Cette réflexion est antérieure à l’opération de départ volontaire. Plusieurs études ont été menées et ont conclu à des mesures préalables. Elles insistent notamment sur la simplification de la grille des rémunérations et la réduction du nombre de statuts de la fonction publique. En fait, la difficulté majeure pour cette opération est la diversité des statuts. Il est ainsi difficile par exemple de créer des vases communicants entre les ministères et les collectivités locales. Il faut donc prévoir une uniformisation des statuts pour pouvoir dépasser les obstacles. L’autre difficulté est la grille des salaires qui peuvent aller du simple au double d’une administration à une autre. Il existe en outre des ministères dont les fonctionnaires bénéficient d’avantages matériels qui n’existent pas dans les autres ministères.

Comment doit réagir le ministère pour dépasser ces problèmes ?
Il faudra d’abord penser au système de rémunération lui-même qui reste l’élément décisif pour pouvoir procéder à cette réforme. Il existe déjà un système basé sur la prime de zone, mais il reste insuffisant. Il existe également des difficultés d’ordre familial qu’il faut penser à résoudre. Notamment les problèmes de relogement et des conjoints.

Concrètement, comment le ministère devra-t-il procéder ?
Il faut commencer par identifier les personnes faciles à redéployer. Il faut également veiller à identifier leurs difficultés et à partir de là mener le redéploiement d’une manière progressive.
D’autant plus qu’on ne peut pas obliger les fonctionnaires à partir ailleurs du jour au lendemain. Il faut donc négocier le redéploiement. Il faut aussi préciser que le redéploiement peut devenir beaucoup plus faisable s’il est réalisé au niveau des provinces. Le redéploiement n’est pas une affaire simple parce qu’il touche à l’élément humain. C’est un véritable problème de société. D’autant plus que les Marocains n’ont pas une culture de la mobilité, qui devient de plus en plus nécessaire pour que notre pays soit plus compétitif.

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