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Vie politique : peut-on parler d’un pôle de droite au Maroc ?

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Peut-on parler de pôle de droite au Maroc? Mieux encore, est-il opportun de continuer de classer les partis politiques marocains selon la distinction classique gauche-droite? La réponse à ces questions est d’autant plus difficile que les partis politiques de droite refusent, désormais, d’être qualifiés en tant que tels. «Je ne suis ni de la gauche ni de la droite. Je suis marocain», a affirmé à ALM Mahjoubi Aherdane, président du Mouvement populaire (MP), en réponse à une question qui lui a été posée à propos de la droite marocaine. Ce leader du MP semble dire que la distinction gauche- droite n’est plus valable. La même opinion de Mehjoubi Aherdane ressort des réactions recueillies par ALM auprès des dirigeants des partis politiques qualifiés de partis de droite. «Il est aberrant de dire que le PJD est un parti de droite…En réalité, le PJD est beaucoup plus un parti du centre», précise Abdellah Baha, secrétaire général-adjoint du PJD. Selon M. Baha, «le rapprochement entre les partis politiques doit avoir lieu sur la base de programmes et non sur cette distinction classique». «En tant que député du PAM, je considère que la distinction gauche- droite doit être repensée», affirme Ahmed Touhami, président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants. «Le PAM est un parti moderniste et démocratique. La distinction gauche-droite est à revoir à la lumière des nouvelles donnes», explique M. Touhami. Mohamed Moubdii, député MP, estime, lui aussi, qu’«actuellement, il est très difficile de parler d’ un pôle de droite et de lui demander des comptes». Il n’en demeure pas moins que , selon ce dernier, «tous les partis politiques sont appelés à se polariser avec les instances avec lesquelles ils partagent les mêmes ambitions, remontrances et le même programme». Cela dit, et si ces dirigeants estiment qu’il est impossible dans la pratique de mettre en place un pôle de droite, le dirigeant de l’UC, Alaoui M’hamdi, n’est pas de cet avis. «Les conditions sont propices pour la création d’un pôle socio-libéral qui regroupe les partis de la droite libérale, à savoir le RNI, le PAM, l’UC et le MP. Ces partis partagent les mêmes valeurs ainsi que la même vision quant à la notion d’interventionnisme dans le domaine économique et culturel», explique M. M’hamdi. Contactés par ALM, les dirigeants du Rassemblement national des indépendants (RNI) n’étaient pas en mesure de réagir à cette question en raison de la tenue d’une réunion du parti. A préciser, par ailleurs, que ce parti de droite est traversé par une vive polémique interne animée par les camps des réformateurs dirigés par Salaheddine Mezouar et le camp de Mustapha Mansouri.
En dehors des réactions des dirigeants politiques, le politologue Youssef Belal affirme que la création d’un pôle de droite est impossible dans l’état actuel des choses. «Il est difficile aujourd’hui de parler d’un pôle de droite au Maroc. Nous sommes très loin de la création d’un pôle. Il faut être réaliste, ni un pôle de droite, ni un pôle de gauche sont possibles aujourd’hui», explique-t-il. Selon ce sociologue, la droite marocaine ne constitue pas encore un bloc homogène. «On constate qu’il n’y a pas une ligne d’action cohérente entre les partis de la droite. Ceux-ci ne partagent pas les mêmes valeurs. Ce qui explique pourquoi il n’est pas possible de les rassembler dans un seul et même pôle», affirme-t-il.

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