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Zougam, Chaoui, Bekkali & co

© D.R

La connexion entre les attentats du 11 mars 2004 à Madrid et ceux du 16 mai 2003 à Casablanca se confirme de jour en jour.
Les responsables sécuritaires espagnols, apparemment en collaboration avec leurs homologues marocains, pensent avoir identifié six poseurs de bombes. Des mandats d’arrêts internationaux ont été lancés à leur encontre.
Ces terroristes seraient, tous, des Marocains et l’un d’eux n’est autre que Jamal Zougam, un jeune Tangérois installé à Madrid depuis 1983, arrêté samedi dernier, est le principal suspect dans les attentats du 11 mars 2004.
En effet, deux voyageurs dans les trains de la mort de Madrid ont reconnu la photo de Zougam. Selon eux, ce dernier était bel et bien à bord des trains qui ont explosé par la suite. Un témoignage qui accable Zougam. Ce dernier aurait visité le Maroc quelques jours avant les attentats du 16 mai de Casablanca. Les autorités marocaines avaient immédiatement alerté leurs homologues espagnoles. Zougam a été interpellé en juin de la même année et son domicile fouillé. Mais il fut relâché par le juge espagnol, spécialiste des affaires terroristes Baltasar Garzon, qui diligentait une enquête sur les bases-arrières d’Al Qaïda en Espagne après les attentats du 11 septembre. Le nom de Jamal Zougam est également apparu dans l’enquête sur les fameuses « filières afghanes », diligentée par la justice française et dont certains membres doivent être jugés à partir d’aujourd’hui, mercredi, à Paris.
Selon des sources sécuritaires marocaines, les soupçons pèseraient beaucoup plus sur Zougam que sur les deux autres Marocains, également arrêtés à Madrid au lendemain des attentats sanglants qui ont coûté la vie à 200 personnes. En d’autres termes, Zougam « serait beaucoup plus actif que les deux autres suspects, Mohamed Bekkali et Mohamed Chaoui ». Ce dernier étant, pourtant, le demi-frère de Jamal Zougam.
En tout cas, les autorités marocaines insistent beaucoup sur le lien éventuel entre Zougam et les attentats du 16 mai. Pour elles, Zougam aurait entretenu d’étroites relations avec le groupe Benyaïch, du nom de trois frères impliqués dans plusieurs attentats. Abdelaziz Benyaïch a été arrêté en juin 2003 en Espagne. Il est actuellement en détention préventive, pour son implication dans les attentats de New York, le 11 septembre 2001. Son frère Salaheddine, impliqué dans les attentats du 16 mai à Casablanca, est actuellement emprisonné au Maroc, et enfin le troisième, Abdellah, a été tué par les troupes américaines, en novembre 2001 en Afghanistan.
Le Maroc a, pendant longtemps, demandé aux autorités espagnoles l’extradition d’Abdelaziz Benyaïch pour qu’il soit jugé pour son implication dans les attentats du 16 mai. Mais l’Espagne, sans rejeter clairement la demande marocaine, avançait, à chaque reprise, un prétexte politique ou juridique pour retarder l’extradition d’Abdelaziz Benyaïch.
En fait, les relations politiques, tumultueuses, entre Madrid et Rabat ont énormément freiné la coopération sécuritaire entre les deux pays. Aujourd’hui, ces derniers sont touchés par le même mal. La coopération sécuritaire sera certainement dynamisée par l’arrivée des socialistes à la tête de l’exécutif espagnol.
En attendant, l’enquête se poursuit et de nouveaux noms commencent à tomber. C’est le cas d’un citoyen algérien arrêté lundi dernier à San Sebastian dans le pays Basque espagnol. Identifié par la radio espagnole, “Cadena” Ser, comme étant, Saïd Arel, cet Algérien aurait déjà eu affaire à la justice espagnole pour trafic de drogue et tapage nocturne. Au moment de son arrestation, Saïd Arel aurait manifesté une forte résistance proférant même des menaces terroristes contre les agents de police, a annoncé l’agence espagnole EFE.
Saïd Arel sera interrogé par le juge Garzon qui devrait s’assurer de son lien éventuel avec les attentats de Madrid. Arel est présenté comme un proche du Syrien Abou Dahdah, le présumé chef d’Al Qaïda en Espagne et lui aussi arrêté depuis juin 2003, et le Jordanien Abou Mosaâb Azzarkaoui, en fuite et considéré comme l’un des piliers d’Al Qaïda. Azzarkaoui serait également le commandant d’Ansar Al Islam, un groupuscule installé dans le Kurdistan irakien. D’ailleurs, la tête d’Azzarkaoui a été mise à prix pour la somme de 10 millions de dollars par les autorités américaines. A noter que lundi dernier, Abou Dahdah, via son avocat, a catégoriquement condamné les actes terroristes du 11 mars. De quoi déconcerter plus d’un. Quant à Mohamed Bekkali, le site arabophone « Elaph » a rencontré son père à Tanger. Il a assuré que son fils n’avait aucun lien avec l’extrémisme. Ce jeune étudiant de 32 ans, l’aîné de ses frères, s’est installé à Madrid en 1997 pour y poursuivre ses études universitaires. Afin de financer ces dernières, Mohamed Bekkali a commencé à travailler avec les frères Zougam et Chaoui. Bekkali est même un adhérent au club de football Real Madrid. La famille de Mohamed Bekkali est certaine que ce dernier sera innocenté par la justice espagnole.

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