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Algérie : un pouvoir aux abois

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Abdelaziz Belkhadem, chef du Front National pour la Libération (FLN) parti majoritaire au Parlement algérien, a succédé à Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement National pour la Démocratie (RDN).
Une partie de la presse algérienne a qualifié l’événement de "coup d’Etat". Certains journaux affirment que la démission d’Ouyahia est le résultat d’un désaccord entre le président algérien, Abdelaziz Bouteflika et l’ancien Premier ministre. L’homme présenté comme un technocrate est donc remplacé par Abdelaziz Belkhadem, que certains qualifient de pro-islamiste. Des étiquettes parmi d’autres que la presse algérienne colle aux politiciens, question de montrer que la scène politique est caractérisée par son aspect multicolore. Mais en réalité que se soit Abdelaziz Belkhadem ou encore Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement, cela ne changera point la politique voulue par les véritables dirigeants du pays.
En aucun moment, Ahmed Ouyahia n’avait remis en cause sa loyauté envers le président algérien, même après avoir annoncer sa démission. Alors pourquoi le président ne lui a-t-il pas apporter son soutien ? Pourquoi a-t-il laissé faire le FLN ? Quel était le but de la manœuvre?
Évidemment, il avait une raison. Une raison autre que celle d’un désaccord. En poussant Ouyahia à rendre son tablier, le pouvoir veut faire croire à l’opinion publique que la scène politique bouge. Qu’il y a du changement alors que tout est figé. On remplace un homme par un autre. On fait quelques retouches de vitrine et ça repart pour un autre tour de manége! Le FLN avait menacé Ahmed Ouyahia par une mention de censure. Les députés FLN, emmenés par Belkhadem lui-même, contestaient le bilan de l’ancien Premier ministre. Un bilan jugé comme insatisfaisant. Ce bilan n’est-il pas celui du gouvernement, tous ministres confondus, et non seulement du Premier ministre ? Mais voilà qu’après sa nomination comme chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que sa politique sera une continuité de celle de son prédécesseur. Cherchez l’erreur !
Le nouveau Premier ministre devra maintenant remplir des missions majeures. Il s’agit d’abord de la polémique concernant les salaires. Belkhadem devra calmer les syndicats en misant sur une augmentation des salaires. Ce n’est qu’une solution à court terme. Le malaise social en Algérie s’aggrave de jour en jour. Les émeutes se multiplient en prenant de l’ampleur. Le pouvoir, lui, ne cherche qu’à renforcer son labyrinthe. En effet, la seconde mission du chef de l’exécutif concerne la réforme constitutionnelle. Une réforme qui permettra au président algérien de briguer un troisième mandat. Où en est l’opposition dans tout cela? Elle est écartée du champ politique réservé aux fidèles.
En guise d’exemple, plusieurs dirigeants du FFS (Front des Forces Socialistes), sont emprisonnés. D’autres forcés à l’exil. Dans un communiqué, le parti dénonce une "alternance clanique" en soulignant qu’en Algérie, on a droit à une constitution pour chaque mandat présidentiel. « Ce projet de révision constitutionnelle élaboré dans le sillage et l’état d’esprit de la charte de l’amnésie et de l’impunité, doit être démonté par le recentrage du débat et de l’intérêt politico-médiatique sur les questions essentielles et existentielles de notre devenir et du devenir de notre pays», tonne le plus vieux parti d’opposition.

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