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Assassinat du président Bernardo Vieira

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Le président de la Guinée-Bissau, Joao Bernardo Vieira, a été tué par des militaires, quelque heures après le chef de l’armée, ont déclaré des habitants de la capitale citant des membres de la garde présidentielle. Les gardes leur ont dit que le corps du chef de l’Etat gisait à l’intérieur de sa résidence. Des tirs d’armes automatiques et de fortes explosions ont retenti lundi matin à Bissau, quelques heures après la mort du chef de l’armée, le général Batista Tagme Na Wai, lors d’une attaque contre son quartier général dimanche soir. Lundi matin, les tirs provenaient du quartier de la présidence et de celui du QG de l’armée. L’attaque de dimanche soir, qui a également fait cinq blessés, a été menée par un groupe qui n’a pas été identifié. Des témoins ont entendu une forte explosion due selon eux à un lance-roquettes RPG. Après cette attaque, l’armée avait ordonné aux journalistes de deux stations de radio privées de la capitale, dont Radio Bombolom, de cesser leurs émissions «pour leur propre sécurité». La télévision nationale a également cessé d’émettre.
Le général Na Wai avait fait partie de la junte qui avait renversé dans les années 1990 Joao Bernardo «Nino» Vieira, alors dirigeant militaire avant d’être élu président en 2005. La Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise située au sud du Sénégal, est régulièrement le théâtre de coups d’Etat et de conflits. Le pays est aussi désigné comme une plaque tournante du trafic de cocaïne de l’Amérique du Sud vers l’Europe.
Début janvier, une grave crise a opposé l’armée à la garde présidentielle Aguentas, une milice de 400 hommes recrutée par le ministre de l’Intérieur après une attaque de soldats dissidents contre la résidence du chef de l’Etat le 23 novembre dernier.
Des membres de la milice avaient alors tiré – sans le toucher – sur le général Na Wai, toujours très critique vis-à-vis du président Joao Bernardo Nino Vieira.
La garde avait expliqué qu’il s’agissait d’un accident et démenti une tentative d’assassinat mais l’armée avait ordonné le démantèlement de la milice.
Pour les analystes, l’instabilité politique est exacerbée par les trafiquants de drogue qui tirent avantage de la côte très découpée du pays et de ses aérodromes isolés pour acheminer leurs marchandises par bateau ou par avion.
Ces observateurs jugent que les cartels ont les moyens financiers d’obtenir la coopération de hauts responsables de l’armée ou du gouvernement.

Alberto Dabo (Reuters)

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