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Beyrouth en proie aux attentats

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Dans l’espace de huit jours, trois attentats ont été perpétrés dans la capitale libanaise. Le dernier en date est celui de samedi dernier où une voiture piégée a explosé dans une zone industrielle chrétienne au nord-est de la ville. L’explosion a été derrière la mort de deux ressortissants indiens tandis que huit autres personnes ont été blessées. Cinq immeubles de plusieurs étages ont été ravagés par de violents incendies.
Au lendemain de l’explosion, le président libanais, Emile Lahoud, a promis de mettre un terme à la vague de violences qui frappe le pays depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février. "Nous ferons tout ce que nous pourrons. Nous devons être tous unis parce que c’est le moyen de sauver le pays", a-t-il déclaré après avoir assisté à une messe de Pâques.
L’attentat, le troisième à viser un quartier chrétien de l’agglomération de Beyrouth en une semaine, a eu lieu à la veille de la fête de Pâques que les catholiques libanais ont célébré hier  dimanche. En effet, quelques jours auparavant, dans la nuit du vendredi 18 à samedi 19 mars, l’explosion d’une voiture piégée avait fait une dizaine de blessés dans un quartier chrétien de la banlieue nord de Beyrouth. Le second attentat a eu lieu quatre jours plutard dans la nuit du mercredi 23 mars. L’attentat à l’explosif, dans le centre commercial d’Alta Vista, situé dans le quartier résidentiel chrétien et d’affaires de Kaslika, a fait trois morts et trois blessés.
Après une semaine explosive, l’opposition libanaise a renforcé ses appels pour le démantèlement du système de sécurité pro-syrien.
L’un de ses principaux chefs, Walid Joumblatt, a appelé les chefs des services de sécurité libanais à démissionner afin de permettre à une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Hariri de mener à bien son travail.
Les autorités de Beyrouth ont finalement accepté, samedi dernier, de coopérer avec l’Onu, dont le Conseil de sécurité travaille actuellement à la formation d’une telle commission. "Une commission d’enquête ne pourra pas travailler objectivement si les chefs des services de sécurité conservent leurs postes. Qu’ils s’en aillent, l’épée de Damoclès est au-dessus de leur tête", a déclaré samedi Joumblatt à l’AFP. "Ils sont terrorisés de voir s’effondrer le régime policier en place. C’est pour cette raison qu’ils nous menacent. Ils disent : oui, nous nous effondrons, mais nous allons détruire le pays sur vos têtes", a-t-il dit. De leur côté, plusieurs médias libanais ont rapporté, hier, que Lahoud, envisage de muter les chefs des services de sécurité, cédant ainsi à une des exigences de l’opposition.
Selon le quotidien «Al-Mostaqbal», appartenant au clan Hariri, "le président Lahoud a déjà préparé le terrain au limogeage des chefs des services en prônant les sanctions les plus lourdes" à l’encontre de tous ceux qui, aux termes des résultats de l’enquête, auront trempé, ne serait-ce que par "négligence ou par erreur".
Cette thèse a été soutenue par Ghassan Moukheiber, député de l’opposition : "Les derniers attentats ne sont que le combat d’arrière-garde des services qui sont en train de perdre le pouvoir parallèle qu’ils exerçaient". Un autre parlementaire, Walid Iddo, a estimé que "la série noire des attentats est due à un conflit entre le président Lahoud et les chefs des services qui refusent de servir de boucs émissaires". Par ailleurs, la télévision satellitaire qatariote, Al-Jazira, a annoncé que son équipe de Beyrouth avait reçu un appel téléphonique anonyme menaçant de "faire sauter" le bureau de la chaîne dans la capitale libanaise en raison de sa couverture du dernier attentat contre un quartier chrétien. Jusqu’à présent, aucune partie n’a revendiqué les trois attentats ; en attendant, les Libanais et plus exactement, les habitants de Beyrouth seront obligés de vivre sous le ciel de la terreur.

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