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Bush se souviendra de Londres

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Comme pour donner un avant-goût à ce qui devait être la grande manifestation de jeudi, plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés en début de soirée devant le palais de Buckingham pour huer le président américain, qui y résidait durant sa visite d’Etat au Royaume-Uni. Ils étaient très nombreux à se réunir devant le palais, brandissant des pancartes et scandant des slogans hostiles à George Bush, au Premier ministre britannique, Tony Blair et à la guerre en Irak. Un pantin grandeur nature, représentant le président américain sous les traits d’un cow-boy coiffé d’un chapeau texan et serrant un missile dans ses bras, était également promené dans la foule. Le nombre de manifestants et leur niveau sonore augmentait régulièrement mais le ton restait pacifique et plutôt bon enfant. Bush était donc à Londres dans un climat de haute tension. «Un tueur dans la ville»… Les affiches des antiguérilla, pour extrémistes qu’elles soient, n’en reflètent pas moins l’opinion publique britannique. Des dizaines de milliers de manifestants le lui ont fait connaître,à chacun de ses trois jours de sa visite d’État. « Je pense que les gens sont en colère contre Bush pour plusieurs raisons : la guerre d’Irak essentiellement, mais pas seulement », explique l’un des responsables de « Stop the War », coalition de mouvements pacifistes, qui a encadré la manifestation monstre de jeudi. Les Britanniques, dit-il, sont aussi excédés par la position de George Bush sur l’environnement, après sa dénonciation du Protocole de Kyoto, la rupture de plusieurs traités internationaux, les attaques contre les libertés civiles et l’alignement systématique sur Israël. Une pétition de 100 000 signatures a été transmise à Tony Blair clamant que «le président américain n’était pas le bienvenu en Grande-Bretagne et n’aurait pas dû être invité», selon l’Association Stop the War. Mais, rien ne semble arrêter George Bush, convaincu de son fait, qui, lors d’une allocution fort attendue, a défendu sa politique irakienne, estimant que la force doit être utilisée contre le danger mondial du terrorisme, toujours menaçant. «Dans certains cas, le recours mesuré à la force est tout ce qui nous protège d’un monde chaotique dirigé par la force»,a-t-il déclaré. «Il y a des objections de principe au recours à la force dans chaque génération, et je comprends les motivations derrière ces positions,a-t-il ajouté, prenant acte de la virulente opposition à la guerre en Grande-Bretagne et dans le reste du monde. Mais, poursuit-il, «ceux qui sont aux commandes ne sont pas jugés uniquement sur leurs bonnes motivations. Ce devoir requiert parfois de restreindre par la violence les hommes violents». Rappelant les attentats du 11 décembre 2001, il a mis en garde contre le danger de l’inaction. «L’espoir que le danger est passé est rassurant, compréhensible, et il est faux», a-t-il lancé. «Ces terroristes prennent les innocents pour cible, ils ont tué des milliers de gens, et ils en tueraient des millions s’ils obtenaient les armes qu’ils cherchent, et n’auraient pas encore terminé (…) Le mal est bien visible. Le danger ne fait qu’augmenter lorsqu’on le nie», a ajouté le président américain. Accueilli par le prince Charles pour une réception privée, l’hôte d’Élisabeth II a passé le plus clair de son séjour londonien à l’abri du palais de Buckingham et du 10 Downing Street. Il a dû éviter le maire de Londres comme la peste, lequel l’a qualifié de «plus grande menace à la vie sur cette planète que nous ayons probablement jamais vue». La chute symbolique d’une statue en papier mâché de six mètres de haut à l’effigie de George W. Bush à Trafalgar Square devait être le «clou» du principal défilé anti-guerre prévu jeudi à Londres. Le renversement de la statue de Bush est destiné à mettre en lumière à quel point le renversement de la statue de Saddam Hussein le 9 avril était truqué , explique l’un des organisateurs de la manifestation et de la procession alternative, parodie du défilé en carrosse de la reine et de son invité, prévu normalement par le protocole mais écarté du programme de M. Bush en raison de la forte opposition qu’il rencontre à Londres.

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