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De Villepin : Course contre la montre

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Le Premier ministre français Dominique de Villepin a réussi à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale par 363 voix contre 178 et 4 abstentions. Cependant, son discours volontariste de politique générale s’est heurté à l’opposition de la gauche, des syndicats et de l’UDF, qui prédisent des jours sombres au Premier ministre. «Je me présente devant vous à un moment exceptionnel de l’histoire de notre pays, un moment où les Françaises et les Français expriment leurs souffrances, leurs impatiences, leurs colères», a-t-il déclaré à la tribune de l’Assemblée.
Le Premier ministre a consacré plus de la moitié de son discours à son "plan d’urgence" pour l’emploi. Une guerre-éclair qui prévoit notamment des dispositions pour les très petites entreprises, l’emploi des jeunes et des seniors. M.De Villepin a ainsi proposé la création d’un contrat de travail "nouvelle embauche" pour les très petites entreprises, avec une période d’essai allongée à deux ans. Ce dispositif moins contraignant pour l’employeur a suscité de vives réactions sur les bancs de l’opposition de gauche. «Mon exigence, c’est l’action et les résultats. L’objectif de mon gouvernement n’est donc pas d’appliquer tel et tel modèle, de trancher en faveur de telle ou telle catégorie sociale, de suivre une voie plutôt qu’une autre. Mon objectif est de répondre concrètement au problème de tous les Français», a souligné le Premier ministre en réponse aux orateurs qui se sont exprimés après lui à la tribune de l’Assemblée. Et pour aller vite, le Premier ministre a annoncé qu’un projet de loi d’habilitation serait présenté au Parlement au mois de juin et que des ordonnances seraient "publiées avant le 1er septembre". La procédure d’ordonnances permettra au gouvernement de légiférer directement, sans passer par le Parlement. Cette procédure est définie par l’article 38 de la Constitution française. Cet article stipule que "le gouvernement peut, pour l’exécution de son programme, demander au Parlement l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi". Les ordonnances "sont prises en Conseil des ministres après avis du Conseil d’Etat" et "entrent en vigueur dès leur publication".
À l’issue du délai défini par le projet de loi d’habilitation, en général de trois à six mois, un texte de ratification doit être déposé devant le Parlement. Si cela n’est pas fait, les ordonnances deviennent caduques. Ce plan d’urgence pour l’emploi ainsi que le recours aux ordonnances n’a pas réussi à dissiper le scepticisme qui continue à régner sur la scène politique après le rejet de la Constitution européenne. Et sans surprises, le discours du Premier ministre a provoqué une vaste vague de critiques de la part de la gauche ainsi que des divers syndicats.
En effet, l’opposition socialiste et communiste, mais aussi l’UDF, ont accusé Dominique de Villepin de ne pas avoir la confiance du pays.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, l’a mis en garde contre le recours aux ordonnances. M.Hollande a estimé qu’il prenait "la responsabilité" de "créer un conflit avec le pays à la rentrée".
De son côté, le Parti communiste a dénoncé "une dangereuse fuite en avant". Le parti a évoqué "la carotte pour les employeurs avec de nouvelles diminutions des charges sociales, et le bâton pour les chômeurs menacés de perdre leurs droits en cas de refus d’une proposition raisonnable". Côté syndical, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a dénoncé l’attitude "politiquement irresponsable" du Premier ministre, estimant que Dominique de Villepin apportait une "contre-réponse aux attentes exprimées notamment le 29 mai". Des déclarations qui furent partagées par la Force Ouvrière (FO). Ce syndicat a estimé que le "volontarisme libéral" de Dominique de Villepin ne répondait pas "au malaise social existant depuis de longs mois" en France.
Face à la colère des syndicats, ainsi qu’à la pression de la gauche qui ne cesse de monter crescendo, la mission du Premier ministre s’annonce d’être très dure. Pour le Président Chirac, de Villepin est désormais l’homme de la mission impossible.

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