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ETA: un processus « long et difficile » s’ouvre au pays Basque


Après l’annonce mercredi d’un cessez-le-feu "permanent" de la part de l’organisation séparatiste basque ETA, responsable de 800 morts depuis 1968, la classe politique et la presse espagnole, étaient partagées entre l’"espoir" et la "prudence", alimentée par deux précédents échecs de dialogue avec l’ETA qui avaient suivi les trêves de 1989 et 1998.

L’ETA a publié dans la nuit une version complétée de ce communiqué appelant à l’union de "tous les secteurs de la société basque" pour qu’ils s’impliquent dans un processus de paix, dont le premier pas, le cessez-le-feu, entrera en vigueur vendredi à 00H00 (23H00 GMT).

L’objectif du cessez-le-feu "est de lancer un processus démocratique au Pays basque pour qu’à travers le dialogue, la négociation et l’accord, le peuple basque puisse réaliser le changement politique dont il a besoin", affirmait l’ETA dans la nuit, réaffirmant le droit des Basques à "décider" de leur avenir.

L’inconnue demeure toutefois sur les détails du calendrier du processus de paix, alors que le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero qui avait réagi mercredi avec une satisfaction prudente, était jeudi à Bruxelles à l’occasion du conseil européen.

Autre inconnue, le rôle que jouera le parti interdit Batasuna, bras politique de l’ETA, dont le leader Arnaldo Otegi comparaît vendredi en justice comme "instigateur" d’actes terroristes et risque la prison.

Selon des sources gouvernementales, M. Zapatero entamera mardi une ronde de contacts avec les principaux partis espagnols pour obtenir leur appui dans l’activation d’une résolution parlementaire de mai 2005 autorisant le gouvernement à ouvrir un "dialogue" avec l’ETA si elle abandonnait définitivement les armes.

M. Zapatero, qui a fait de la paix au Pays basque la priorité de son mandat, avait prévenu mercredi que "comme tout processus de paix, ce sera un processus long et difficile".

Son premier rendez-vous sera avec le leader du Parti Populaire (PP, droite, principal parti d’opposition), Mariano Rajoy, auquel M. Zapatero a lancé mercredi un clair appel à l’union auquel M. Rajoy a répondu qu’il était "disposé à soutenir le gouvernement pour qu’il ne paie aucun prix politique" aux terroristes.

La déclaration en forme de feuille de route adoptée le 17 mai 2005 par le Congrès des députés espagnols, avec le vote de tous les partis à l’exception notoire du PP, fait référence à "un processus de dialogue entre les institutions compétentes de l’Etat et ceux qui décident d’abandonner la violence".

Les journaux soulignent jeudi l’utilisation par l’ETA des termes "cessez-le-feu permanent", "le même terme utilisé par l’IRA en son temps", relève El Pais, qui le qualifie d’"ambigu".

Ces mots ne correspondent pas à "la fin définitive de la violence" exigée par la résolution parlementaire, mais laissent une marge "d’interprétation", selon le journal.

La presse espagnole était unanime à dire jeudi qu’avant de faire un pas "il sera nécessaire, en accord avec la résolution approuvée en mai par le Congrès, de vérifier s’il s’agit d’un engagement ferme de renoncement définitif à la violence, incluant le recours à l’extorsion et à d’autres formes de contrainte".

Le prêtre irlandais Alec Reid, médiateur dans les conflits en Irlande du nord et au Pays basque, écarte tout danger de scission de l’ETA comme suite du cessez-le-feu car l’organisation basque "est très unie dans sa stratégie", dit-il dans une interview publiée jeudi par El Mundo.

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