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France : Christian Estrosi fustige les maires de gauche sur l’insécurité

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Ceux qui pensaient qu’ils allaient passer un week-end du 15 août tranquille, se sont lourdement trompés. Non seulement le ciel français était à l’orage persistant, mais la trêve politique n’a pas eu lieu. Bien au contraire, la tension est brusquement montée là où traditionnellement la farniente de la mi-août enfumait les esprits et ramollissait les corps. Le responsable de cette insomnie : Christian Estrosi, ministre de l’Industrie qui rajoute son couplet sécuritaire à un chapelet de mesures déjà proposées. Comme par exemple déchoir de la nationalité française les délinquants d’origine étrangère, expulser les gens du voyage, punir les parents de délinquants, remplacer les allocations scolaires par des bons d’achats scolaires… A cette série de mesures qui constitue ce qu’on appelle communément les composantes du tour de vis sécuritaire de Grenoble voulu par Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi propose de mettre à l’amende des maires, notamment de gauche qui ne montrent pas un certain zèle à lutter contre l’insécurité en équipant par exemple leurs villes de caméras de surveillance. De la bouche de Christian Estrosi, ces maires son accusés de laxisme en matière de sécurité et que pour les remettre au travail, il ne faut pas hésiter à les sanctionner. Ces nouvelles propositions qui entretiennent la flamme sécuritaire ont été rageusement accueillies à gauche. Première contre-attaque: en s’attaquant aux maires de gauche, Nicolas Sarkozy voudrait élever un rideau de fumée pour camoufler son propre échec dans le domaine ou en tout cas partager la responsabilité de cet échec avec ceux qui tiennent les régions et qui montrent une certaine réticence à sa politique. Second point, Christian Estrosi se serait lancé dans cette offensive, en plein mois d’août, non seulement pour maintenir vivace le débat sur l’insécurité tel que l’ont voulu les stratèges de l’Elysée, mais aussi pour préparer l’opinion à sa nouvelle ambition d’occuper le poste de ministre de l’Intérieur à l’occasion du prochain remaniement d’octobre, Brice Hortefeux étant définitivement carbonisé dans ce poste. Christian Estrosi, maire de Nice, fait partie de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy. Même quand il lui arrive de se payer au frais du contribuable un voyage à Washington à 138.000 euros, le caprice lui est pardonné contre une simple contrition, tandis que d’autres ministres, pour moins que cela, sont contraints à la démission. C’est lui qui, pour donner corps au débat sur la déchéance de la nationalité pour les criminels d’origine étrangère lancé par Nicolas Sarkozy, avait lancé cette formule devenue l’emblème des «Sarkosytes» de choc : «Français ou voyou, il faut choisir». Christian Estrosi, grand amateur de moto, adepte de la vitesse à 150 km/heure sur l’autoroute, le visage bronzé et les cheveux enduits de gel en permanence, a toutes les qualités de jouer les premiers rôles dans la nouvelle configuration gouvernementale qui se concocte actuellement au Cap Nègre, lieu de vacances de Nicolas Sarkozy. Pour le moquer, la presse et une partie de la gauche n’hésitent pas à lui lancer que, signe des temps démagogiques et de la confusion des genres, voila que le ministre de l’Industrie qui doit parler projet, entreprise, conquête des marchés, compétions internationales, se met lui aussi à penser sécurité.

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