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France : Hollande se voit en recours des socialistes

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Même si, signe de la dérobade des sunlights, il lui arrive de tenir des points de presse improvisés dans des cafés anonymes, devant un auditoire clairsemé de journalistes et de curieux, même s’il lui arrive d’accepter à la dernière minute des invitations de venir s’exprimer à la télévision pour remplacer des socialistes défaillants, François Hollande ne semble douter une seconde de sa capacité à être un jour proche le recours vers lequel les militants socialistes se tourneront. François Hollande est l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, l’homme qui avait remis les clefs de la rue de Solferino à Martine Aubry. Cette qualité avait été presque oubliée car il a surtout été identifié comme l’ancien compagnon et père des quatre enfants de Ségolène Royal, l’ex-candidate des socialistes à la présidentielle de 2007. Après avoir passé le témoin, on l’imaginait aisément suivre les traces de son ancien mentor Lionel Jospin, en train d’écrire des livres et de se livrer à des introspections sur ce qui avait été bloqué et sur la meilleur manière de le déverrouiller. C’était mal connaître François Hollande. Non seulement son ambition d’atteindre les sommets était restée intacte, mais l’homme qui, dans sa quête sacrée du consensus, avait longtemps rongé son frein, s’était contenté des seconds rôles au service des destins des autres, s’est brusquement réveillé. Et s’il avait commis l’erreur de sa vie de ne pas avoir été suffisamment egocentrique pour penser sa propre ambition au point où la satire politique s’était amusée à le décrire comme une boule gélatineuse inoffensive ? C’est cette interrogation qu’on lit sur la plupart de ses apparitions où on découvre un François Hollande littéralement transformé. Le changement ne réside pas uniquement dans cette chevelure excessivement noircie pour tenter de bloquer le temps qui passe, ni dans de longs régimes amincissants aux résultats contestables, mais dans la formulation de cette ambition d’être un jour sollicité par les militants socialistes pour incarner l’alternance à Nicolas Sarkozy. Le «je» affirmatif et égoïste qui ose la distinction de soi a laissé à un vague «nous» collectif et impersonnel derrière lequel il était plus facile de cacher des équilibres fragiles. François Hollande sait qu’il ne patine pas dans le vide. Il est en train de forger sa stature de candidat potentiel des socialistes en se basant sur les résultats des derniers sondages. Il est le responsable socialiste qui a fait le plus grand bond et enregistre le plus fort gain de popularité.
Cette ambition affichée et qui doit recevoir le sacre des primaires, est basée sur plusieurs calculs. Celui en particulier de penser que Ségolène Royal a déjà mangé son pain blanc et que le PS  ne lui redonnera pas une seconde chance. Celui de croire que l’actuel première secrétaire Martine Aubry ne parvient pas encore à rentrer dans le costume présidentiel trop large pour ses épaules. Celui de penser enfin que son concurrent potentiel au PS, Dominique Strauss-Kahn, peut être anesthésié par une manœuvre de calendrier. D’où la grande insistance de François Hollande et des ses amis d’organiser les primaires le plus tôt possible.

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