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Hécatombe à Bagdad

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Selon le général de brigade américain, Mark Hertling, au total cinq explosions se sont produites à Bagdad. Au moins dix-neuf personnes ont été tuées dans l’attentat à la voiture piégée devant le siège du CICR à Bagdad, le premier jamais mené contre cette organisation humanitaire depuis le début de ses activités en Irak en 1980. Une ambulance irakienne a été utilisée dans l’attaque, selon des témoins. Les dix-neuf corps, dont quatre entièrement calcinés, ont été transportés à la morgue. Un employé du CICR a affirmé qu’une « ambulance des hôpitaux irakiens avait foncé à toute allure, percutant les barils de béton devant le siège du CICR. J’ai essayé avec mes bras de l’arrêter sans succès », a dit ce gardien du siège du CICR, dans le quartier Andalous au centre de Bagdad. « Le chauffeur est mort et un de mes collègues a été blessé », a-t-il ajouté. Quatre commissariats de police irakiens ont été visés presque au même moment par des attentats qui ont coûté la vie à plusieurs policiers. Trois policiers ont été tués et plusieurs blessés ainsi que 10 soldats américains lorsque le kamikaze a lancé sa voiture contre le commissariat Al-Elam, dans le quartier de Karakh, selon le soldat américain Jason Maoneyham. Cependant aucune explosion ne s’est produite devant le ministère de la Santé, comme précédemment annoncé par un responsable militaire américain. Un journaliste de l’AFP s’est rendu sur place et n’a trouvé aucune trace d’une explosion. L’adjoint du ministre irakien de l’Intérieur, Ahmed Ibrahim, a accusé l’ancien président Saddam Hussein d’être responsable de ces violences, en inspectant le site de l’attentat devant le CICR : « C’est une attaque terroriste ignoble exécutée par les hommes de Saddam Hussein », a-t-il dit. « Saddam Hussein est derrière toutes les catastrophes en Irak ». Déjà dimanche soir, la capitale a été secouée par deux explosions après une attaque aux roquettes contre l’hôtel Al-Rachid, où logeait le numéro deux du Pentagone Paul Wolfowitz qui en est sorti indemne. Un soldat américain a été tué et 17 personnes ont été blessées par le tir de 29 roquettes contre l’hôtel. « Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit si intense et si long », après la fin des combats majeurs décrétés par Washington le 1er mai, a déclaré M. Powell sur la chaîne de télévision NBC, en réaction à l’attentat contre l’hôtel Al-Rachid. « Nous sommes dans une période très difficile », a-t-il dit, en estimant cependant que les Etats-Unis « ont la capacité de s’en sortir ». Un soldat américain a été tué et 15 personnes, dont 11 Américains, ont été blessées dans une attaque aux roquettes dimanche contre l’hôtel Al-Rachid à Bagdad. L’attaque était en préparation depuis deux mois. « Cela ne fait aucun doute que les attaquants ont dû répéter reconnaissance et surveillance. Il a sans doute fallu un certain temps pour rassembler le lance-roquette. Donc, il est clair que cela a requis un certain degré de préparation qui a duré probablement plus de deux mois », a dit un officier supérieur. Paul Wolfowitz, en visite en Irak, est sorti indemne de l’attaque qui a eu lieu à 6h10 (3h10 GMT), et l’armée américaine a ensuite découvert un lanceur multitubes de roquettes Katioucha dans une remorque garée sur un trottoir à la sortie du zoo de Bagdad, qui fait face à l’hôtel. « Nous sommes encore en conflit et je ne pense pas que le président George W. Bush ait jamais pensé à le minimiser. Il n’y a pas de combats majeurs mais nous sommes en situation d’insurrection, avec des gens qui attaquent et s’enfuient. C’est un environnement sécuritaire beaucoup plus difficile », a estimé le chef de la diplomatie américaine. Réagissant à son tour à l’attaque contre l’hôtel Ar-Rachid, l’administrateur américain en Irak, Paul Bremer a fait état de « preuves démontrant que les actiivistes sont de mieux en mieux organisés ». « Ils ont recours aujourd’hui à des approches plus sophistiquées, en particulier l’utilisation de ces objets piégés le long des routes empruntées par nos convois », une technique largement éprouvée au Liban contre l’armée israélienne, a poursuivi M. Bremer sur la chaîne de télévision ABC. Il a jugé possible que M. Wolfowitz n’ait pas été personnellement visé par l’attaque aux roquettes: « Nous avons des centaines de personnes dans cet hôtel en permanence et la dernière fois que M. Wolfowitz est venu, il n’y était pas descendu ». M. Bremer a indiqué qu’un convoi américain avait « failli » être la cible d’une attaque de ce type, à l’ouest de Bagdad. « Nous avons un grave problème de terrorisme en Irak, nous sommes sur la ligne de front de la guerre contre le terrorisme », a encore estimé le responsable américain, qui a également été interrogé sur la chaîne de télévision Fox. Selon lui, une capture de Saddam Hussein n’empêcherait pas de telles agressions « mais cela sera utile car cela fera s’effondrer le rêve » de ceux qui espèrent un retour au pouvoir de l’ancien dirigeant irakien, a déclaré l’administrateur de l’Irak. Il a indiqué que Saddam Hussein se trouvait toujours en Irak. « Il est toujours vivant. Nous le capturerons, nous le trouverons. Nous suivons des pistes aussi bien que nous le pouvons. Mais nous n’avons pas d’informations immédiates sur l’endroit où il se trouve », a poursuivi l’administrateur. M. Bremer a par ailleurs accusé les Iraniens et les Syriens de ne « pas aider » les Etats-Unis à contrôler leurs frontières communes avec l’Irak, ce qui permet, selon M. Bremer, des infiltrations.

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