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Il est l’homme de l’année selon «Times»

© D.R

«Il y a deux choses que l’on voit de l’espace, disait John Kerry, L’Himalaya et le déficit de George Bush». Pour s’être trop moqué de son adversaire avec des phrases du genre, le candidat démocrate a appris à ses dépens que la popularité à l’international n’est pas un programme politique.
Contesté par l’opinion publique internationale, George Bush ne s’en porte que mieux. Depuis novembre 2004, ce républicain, profondément religieux et conservateur, est devenu, par la force des urnes, l’un des présidents les mieux élus de l’histoire des USA.
«C’est l’homme de l’année 2004», déclare sans sourciller le célèbre magazine américain «Times» qui se défend tout de même d’avoir fait son choix autour des critères seulement qualitatifs. N’empêche, le portrait de Georges Bush rejoint désormais ceux d’illustres personnages que le magazine américain consacre d’année en année. Contreversé, Bush l’est sûrement. Les attentats du 11 septembre ont poussé ce bon père de famille à aller en guerre en Afghanistan et en Irak avec sa formule de «la guerre du bien contre le mal» qui lui a valu l’aliénation d’une partie de la planète. Si Bush père avait assisté à la fin de la guerre froide, une guerre des idées, Bush-fils réveille les guerres des religions, lesquelles d’ailleurs ne demandaient qu’un pyromane pour embraser la vaste planète.
La guerre contre le terrorisme a introduit un nouveau vocable dans les relations internationales : la guerre préventive. «Si les Nations unies n’agissent pas, si elles font preuve de mollesse, et si Saddam Hussein ne désarme pas, les Etats-Unis conduiront une coalition au nom de la paix pour le désarmer», avertissait un Bush belliqueux en octobre 2004.
La suite on la connaît, relâchement de la pression sur les talibans et déclenchement de l’une des plus grandes offensives de l’après deuxième guerre mondiale.
Plus d’une année et demie après le déclenchement de la deuxième Guerre du Golfe, le régime baâsiste de Saddam Hussein est chassé du pouvoir. Des charniers sont périodiquement exhibés à la presse. Les atrocités de l’ex-régime, sous silence des médias et des officiels américains au moment de la toute-puissance de l’alliance entre Saddam Hussein et les USA, sont aujourd’hui surmédiatisées. Peut-être, pour reprendre les critiques de la Vieille Europe, pour cacher le caractère d’une guerre aussi illégale que meurtrière. La guerre en Irak a non seulement creusé le déficit américain, et mis le dollar à genoux, mais elle a été toujours un désastre humanitaire.
Le cap des 100 000 victimes civiles irakiennes est désormais dépassé. Les GI’s ont enterré depuis longtemps leur millième mort. Le tout sans qu’aucune trace d’arme de destruction massive ne soit décelée de Baghdad à Oum Kasr. Aucune preuve concrète aussi de cette supposée relation entre le régime baâsiste et les talibans. Si Georges Bush a été élu homme de l’année, c’est peut-être quelque part, par la leçon de détermination qu’il offre aux hommes politiques et à ses contemporains. Car, en dépit des critiques et des dénonciations, en dépit du chaos irakien, l’homme fort de Washington considère toujours, une année et demie après la fin de la guerre, que l’Irak détient des armes de destruction massive. Que depuis mars 2003, les effets collatéraux de cette guerre retentisse à Riyad, à Madrid, à Istanbul et Casablanca, Bush Junior considère toujours qu’avec l’intervention en Irak et en Afghanistan, «le monde est devenu plus sûr». Ce ne seront pas les fréquents enregistrements de Ben Laden, allié objectif dirons les uns, (qui l’a aidé à se faire réélire en tout cas), qui diront le contraire.
Déterminé à asseoir comme à Kaboul un gouvernement élu démocratiquement en Irak, Bush mettra beaucoup d’eau dans son moulin en 2005, préviennent les analystes. La rencontre, début janvier, avec Jacques Chirac, chef du front des anti-guerres, servira sûrement de prétexte pour l’amorce d’un virage. Jusque-là trop penché sur les thèses israéliennes, le Président américain adoptera sûrement une attitude moins tranchée vis-à-vis du conflit du Proche-Orient. Se souviendra-t-il pour autant de l’existence d’une institution qui se nomme ONU et qui a pour principale mission de garantir la paix entre les nations, ne souhaite-t-il qu’à être sollicité pour l’aider à sortir du bourbier Irakien ?

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