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Instruit par l’échec de John Kerry, Obama n’hésite plus à riposter

Barack Obama, qui semble proche d’obtenir l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de novembre, a tiré une leçon de l’échec de John Kerry en 2004: quand on l’attaque, le sénateur métis de l’Illinois riposte sans délai. On l’a vu ainsi ces derniers temps contrer George Bush, défier sa rivale Hillary Clinton et réagir rapidement à des critiques du candidat républicain, John McCain. «Si quelqu’un vous attaque, il faut répondre, et il faut le faire immédiatement. On ne peut pas perdre de temps», explique Robert Gibbs, qui dirige la communication du candidat démocrate.  En 2004, John Kerry, investi par le Parti démocrate pour affronter George Bush, avait tardé à riposter à la campagne lancée par un groupe d’anciens combattants minimisant les états de service du sénateur du Massachusetts pendant la guerre du Viêtnam. Obama n’a pas oublié ce développement de la campagne 2004. Et s’applique à ne pas reproduire l’erreur de Kerry, quel que soit son détracteur. Lorsque, en visite en Israël pour le soixantième anniversaire de la création de l’Etat juif, Bush déclare à la tribune de la Knesset que vouloir parler avec des ennemis de l’Amérique s’apparente à la politique d’apaisement avec l’Allemagne nazie que prônaient certains avant la Deuxième Guerre mondiale, Obama, qui prend la phrase comme une attaque contre son programme en matière de diplomatie, réplique aussitôt.
«C’est exactement le genre d’attaque écoeurante qui a divisé notre pays et nous a aliéné le reste du monde», dit-il pendant une réunion de campagne dans le Dakota du Sud. «George Bush et John McCain ont bien des comptes à rendre», ajoute-t-il en faisant aussi porter sa charge sur le candidat républicain. Le sénateur de l’Illinois n’a pas toujours été aussi prompt à se défendre. Quand il s’est lancé dans la course, il y a quinze mois, ses partisans redoutaient même que ses réticences à rendre coup pour coup n’altèrent ses chances. Ces inquiétudes appartiennent définitivement au passé.
 La mue s’est accélérée pendant l’interminable duel qui l’oppose à Hillary Clinton. Daniel Smith, professeur à l’Université de Floride, date à la fin février le tournant de cette transformation. L’équipe de campagne de Clinton, qui devait alors impérativement s’imposer dans les primaires du Texas et de l’Ohio, diffuse un spot télévisé mettant en doute la capacité d’Obama à gérer une situation de crise. Ce spot dit «du téléphone» montre des enfants endormis dans leur lit. «Il est trois heures du matin et vos enfants dorment paisiblement. Mais un téléphone sonne à la Maison-Blanche. Il se passe quelque chose dans le monde. Votre vote déterminera qui va répondre à cet appel», dit la voix off. «Je ne considérerai jamais la menace du terrorisme comme un moyen d’effrayer les électeurs», répond alors Obama .

• Jeff Mason (Reuters)

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