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Irak : Le rythme de la mort

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Neuf Irakiens, dont le kamikaze, ont trouvé la mort dans cet attentat-suicide qui intervient à six semaines de la date prévue du transfert de souveraineté aux Irakiens, le 30 juin. De confession chiite, Abde Zahraa Othman, également connu sous l’identité d’Azzedine Salim, était le dirigeant du mouvement islamiste Addaâwa dans la ville de Bassorah, dans le sud de l’Irak. Ecrivain, philosophe et homme politique, il avait également exercé les fonctions de rédacteur en chef de plusieurs publications. L’attentat s’est produit lundi matin. La bombe de forte puissance a détruit trois voitures qui attendaient pour entrer dans l’enceinte de la « zone verte » à Bagdad, où se trouve le QG de la coalition dirigée par les Etats-Unis. L’incident est tout de suite exploité par la coalition. Cette dernière, après avoir dénoncé l’attentat à travers l’administrateur civil américain en Irak Paul Bremer, a immédiatement réagi par le biais du porte-parole de la coalition le général américain Mark Kimmitt qui a assuré que « Des journées comme celle-là renforcent encore notre conviction que le transfert doit rester sur les rails ». Autrement dit, il y a peu de chances que les pouvoirs soient transmis aux Irakiens à la date prévue. La mort du responsable irakien survient à 43 jours du transfert de pouvoirs prévu le 30 juin à un gouvernement intérimaire irakien. C’est le deuxième dirigeant de l’Exécutif irakien à avoir été tué dans une attaque.
L’attentat a été revendiqué par un groupe jusque-là inconnu et qui se présente comme le « Mouvement de la résistance arabe ». Dans un communiqué diffusé sur Internet, le groupe en question affirme que deux de ses membres ont perpétré l’opération qui a conduit à la mort « du traître et mercenaire Azzedine Salim». Le communiqué est diffusé sur un site Internet consacré aux questions irakiennes qui s’ouvre sur une carte de l’Irak découpée sur fond de l’ancien drapeau irakien, remplacé après la chute du régime de Saddam Hussein. Le site affiche d’autres messages saluant l’attentat.
Côté irakien, le Conseil intérimaire de gouvernement irakien a nommé pour succéder au défunt, le sunnite Ghazi Machâl Ajil Al-Yawer, un ingénieur civil originaire de Mossoul dans le nord de l’Irak. Il occupera cette fonction jusqu’au transfert de souveraineté le 30 juin.
Dans un communiqué lu à la presse, le nouveau président a assuré que le Conseil de gouvernement irakien ne « dévierait pas de la marche vers la gloire, le bonheur et la liberté pour notre peuple, la marche vers la construction d’un Irak démocratique, fédéral, pluriel et unifié ». Et d’ajouter, « Si Dieu le veut, les forces criminelles seront vaincues malgré toute la souffrance qu’elles infligent à notre peuple et ses dirigeants héroïques ».
Il a déclaré que Abdel Zahraa Othman se rendait, comme chaque jour, à une réunion du Conseil. On ne sait pas s’il était visé ou s’il a été la victime d’une attaque aveugle, a-t-il dit.
De son côté, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a déclaré en Jordanie que cet acte renforcera la détermination des Irakiens à recouvrer la souveraineté. Le ministre des Affaires étrangères britannique Jack Straw a déclaré à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens lundi à Bruxelles que les auteurs de cet attentat étaient des ennemis du peuple irakien. Cet attentat « montre que les terroristes en Irak sont en train d’essayer d’empêcher le transfert de pouvoir de la coalition vers les Irakiens », souligné M. Straw.
Pendant ce temps-là, la vie des Irakiens continue d’être rythmée par la violence. A Kerbala, ville sainte chiite à 110 km au sud de Bagdad, au moins cinq miliciens radicaux ont été tués et 32 autres blessés dans des échanges de tirs durant la nuit de dimanche à lundi entre soldats de la coalition et partisans de Moqtada Sadr, selon une source médicale de la ville du centre de l’Irak.
Une colonne de chars de la coalition avait fait dimanche une incursion dans le coeur de la ville, dans un secteur où se trouvent les miliciens, s’arrêtant brièvement devant les mausolées de l’imam Hussein et de l’imam Abbas. Au sud de Bagdad, un soldat américain a été mortellement blessé dimanche et deux autres blessés dans un échange de tirs, selon un communiqué militaire américain lundi.
Le nombre de soldats américains tués au combat ou accidentellement en Irak depuis le déclenchement de la guerre en mars 2003 est de 783.

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