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Irak : Les Etats-Unis se débinent

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A j-2, la coalition conduite par les Etats-Unis annonce la surprise. Prévue pour demain, la passation de pouvoir a eu lieu hier avec deux jours d’avance sur la date fixée auparavant pour le 30 juin courant. Le transfert de pouvoir a été formalisé par un échange de documents entre l’administrateur américain Paul Bremer, et le chef du gouvernement intérimaire irakien, Iyad Allaoui. Cet accord a entraîné la dissolution immédiate de l’Autorité provisoire de la coalition (CPA).
Quelques heures après la cérémonie de passation, M. Bremer a quitté le pays en mi-journée, après y être resté 13 mois. Sur le terrain, la violence a monté d’un cran ces dernières semaines en Irak. Ce climat de tension a dû peser sur la décision d’avancer le transfert des pouvoirs de deux jours. À l’approche de la date du 30 juin, la coalition conduite par les Etats-Unis a vécu des moments des plus durs. À l’heure même où la cérémonie de passation se déroulait dans la Zone verte abritant le quartier général de la coalition, des groupes islamistes ont menacé de décapiter un Marine, et un Pakistanais si les détenus irakiens ne sont pas libérés. La sécurité s’avère donc la première tâche auquel le gouvernement irakien devrait se pencher.
Le Premier ministre irakien, Iyad Allaoui, a annoncé que son gouvernement allait prendre à partir d’aujourd’hui une série de mesures d’urgence pour tenter de rétablir la sécurité. Le dispositif sécuritaire devrait connaître un renforcement dans des régions à fortes tensions. Des membres du gouvernement ont évoqué la possibilité d’imposer la loi martiale, et le couvre-feu dans les zones qui connaissent le plus de violence. Si le Premier ministre se montre confiant, Hochiar Zebari, le ministre des Affaires étrangères irakien, trouve que l’Irak est dans une situation délicate.
S’agissant du dossier de la violence, M. Zebari affirme qu”il n’y a aucune garantie qu’elle va s’arrêter après le transfert de pouvoir aux Irakiens ». S’exprimant à Istanbul au sommet de l’OTAN, il a ajouté que l’Irak a toujours besoin des forces militaires de la coalition. « Nous avons confiance en nous, nous savons mieux que nos partenaires de la coalition comment gérer la situation. Nous allons assumer nos responsabilités, être maîtres de la situation, avec leur soutien », a-t-il dit. Le soutien est toujours de mise puisque aucun accord formel n’avait été signé entre la coalition, et l’exécutif irakien sur le statut des forces étrangères. Ces dernières resteront dans un Irak pourtant fraîchement souverain. Le général Mark Kimmitt, chef adjoint des opérations militaires de la coalition, a indiqué que les manoeuvres continueront à se dérouler mais sous une novelle résolution. « Nous opérions auparavant selon la résolution 1511 (du 16 octobre 2003) du Conseil de sécurité de l’ONU et désormais nous opérons sous la résolution 1546 », du 8 juin 2004, a-t-il précisé. Avant de quitter un pays mis à feu et à sang, M. Bremer a accompli un dernier acte en tant que administrateur civil américain. Il a remis à MM. Allaoui et Yaouar une lettre du président américain George W. Bush, demandant la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. La missive veut renouer des liens qui avaient été rompus en 1990 après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. Décidément George W. Bush veut commencer une nouvelle page avec cette lettre.

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