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Israël persiste

Le transfert de fonds dus à l’Autorité palestinienne par Israël, précédemment annoncé, se fera comme prévu, a affirmé la radio publique, qui a annoncé l’annulation de la rencontre entre le ministre israélien des finances Silvan Shalom, et son homologue palestinien Salam Fayad. Concernant les transferts de fonds, M. Fayad a indiqué que les Palestiniens n’avaient toujours pas vu la couleur de cet argent.
Ohad Marani, le directeur général du ministère israélien des Finances, avait annoncé avoir rencontré dimanche M. Fayad pour finaliser le transfert lundi d’une première tranche de ces fonds gelés dus à l’Autorité palestinienne, et s’élevant à 14,7 millions de dollars sur un total de 430 millions. Ces fonds correspondent au produit de la TVA et droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israël, gelés depuis pratiquement le début de l’Intifada, en septembre 2000, en guise de sanction. La présidence du conseil avait indiqué dimanche qu’Ariel Sharon avait ordonné à l’armée de «faciliter la vie quotidienne» des Palestiniens non impliqués dans le «terrorisme». Le Premier ministre israélien énumérait, notamment, comme mesures une réduction des heures de couvre-feu, la levée partielle de barrages militaires et un allègement des conditions pour l’entrée en Israël de commerçants et d’hommes d’affaires palestiniens.
Ces mesures ont été annoncées alors qu’Israël faisait l’objet de condamnations unanimes dans le monde suite au raid aérien sanglant sur Ghaza dans lequel un chef militaire du Hamas et 14 autres personnes, dont 9 enfants, ont été tués le 22 juillet. Nabila Abou Roudeina, proche conseiller du président Yasser Arafat, a cependant démenti qu’Israël ait mis en application de telles mesures. «Les mesures de punition collective se poursuivent», a déclaré M. Abou Roudeina, qualifiant de «poudre aux yeux» les déclarations israéliennes à ce sujet. Pour sa part, le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement israélien, le député travailliste Haïm Ramon, a évoqué lundi la possibilité que ce le raid sanglant sur Ghaza ait fait échouer un cessez-le-feu envisagé par les Palestiniens. Il a présenté à la commission le texte d’un appel au-cessez-le-feu que s’apprêtaient à publier, selon lui, des responsables militaires du Fatah, le mouvement du président Arafat. Ce texte, non signé, comporte un appel à l’arrêt de toutes les attaques armées contre des civils israéliens, y compris en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza.
Le document appelle par ailleurs les bras armés des autres mouvements, notamment le Hamas (mouvement de résistance islamique), à décréter eux aussi un cessez-le-feu, sans renoncer pour autant à la lutte pour mettre fin à l’occupation israélienne. «Cela m’étonnerait que les renseignements militaires (israéliens) n’aient pas eu connaissance de ce document et je ne comprends pas pourquoi ils n’en ont pas informé le pouvoir politique», s’est interrogé Ramon, interrogé par la presse à la sortie de la réunion. Il a estimé qu’une telle information justifiait une annulation du raid aérien du 22 juillet, qui a eu pour effet de relancer les violences. Sur le plan politique, le ministre sans portefeuille David Lévy, 65 ans, qui avait rallié en avril la coalition de Sharon avec sa formation «Gesher» (3 députés sur 120) a démissionné du gouvernement. Il a motivé sa décision notamment par les coupes budgétaires envisagées qui réduiront, selon lui, à une «abjecte pauvreté» les couches défavorisées de la population, l’essentiel de l’électorat de sa formation. Cette démission apparaissait lundi à la classe politique comme le signe précurseur d’un malaise au sein de la coalition au pouvoir, sans pour autant le mettre en danger.
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Pérès a indiqué lundi à Paris que l’Etat hébreu était favorable à l’organisation «dès que possible» d’une conférence «internationale ou régionale» sur le processus de paix au Proche-Orient. Reçu à l’Elysée par le président Jacques Chirac, M. Pérès a précisé que son hôte lui «a demandé quelle était l’opinion des Israéliens concernant une conférence régionale ou internationale et je lui ai dit que nous étions pour. Le plus tôt sera le mieux», a-t-il dit. Pour sa part, le chef de l’Etat français a souhaité que cette conférence se tienne «rapidement». Il a également exprimé sa «préoccupation» sur la situation humanitaire dans les territoires palestiniens.

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