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Jean-Louis Borloo, le joker trop voyant de Nicolas Sarkozy

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Ce sont sans aucun doute les effluves de fêtes du troisième anniversaire de l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Elysée ce 6 mai qui sont à l’origine de pareils scénarios. La date est suffisamment symbolique pour exciter l’imagination et nourrir la prospection. A quels hommes et quels scénarios, Nicolas Sarkozy peut-il mettre en œuvre pour pouvoir plier à sa convenance les deux années qui lui restent et être en mesure de battre le candidat socialiste ? Un nom rejaillit comme une évidence. Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Ecologie et du Développement durable. La rumeur politique a sifflé son nom avec une telle insistance qu’on la dirait téléguidée dans une vraie offensive de communication, à travers un plan média bien ficelé. Il est pressenti pour un double usage : celui de remplacer François Fillon à Matignon pour former un gouvernement de combat et de reconquête et celui de servir de lièvre à Nicolas Sarkozy lors de la course présidentielle. Le nom de Jean-Louis Borloo, président du Parti radical et vice-président de l’UMP, n’est pas sorti comme une fantaisie d’éditorialistes en panne d’idées ou d’un chroniqueur politique en manque d’inspiration. L’homme reste un des plus populaires et des plus crédibles du casting gouvernemental quand d’autres ministres provoquent quolibets et rejets. Et ce, malgré les nombreux couacs qui ont terni son fonds de commerce, l’écologie. Le fameux «Grenelle 1» peine à satisfaire les promesses suscitées. Et le « Grenelle 2» actuellement en discussion devant l’Assemblée nationale peine à accoucher du «monument législatif» promis par Jean-Louis Borloo. Entre-temps, il y a eu l’épisode décevant de la taxe carbone renvoyée aux calendes grecques dans un douloureux reniement politique et la phrase malheureuse de Nicolas Sarkozy au dernier Salon de l’agriculture «l’environnement, ça commence à bien faire» qui a jeté un épais voile de suspicion sur la sincérité politique de cet engagement pour l’écologie. Mais tous ces dysfonctionnements commis sous la pression de la défaite des régionales n’ont pas empêché Jean-Louis Borloo de camper le personnage de joker pour la stratégie de Nicolas Sarkozy. L’ancien avocat qui avait débuté sa carrière en étant l’avocat d’affaires de Bernard Tapie et qui avait épousé la star de télévision Beatrice Schoenberg, a su incarner avec talent cette grande préoccupation  écologique qui secoue la société française et qui a fait la gloire politique d’un mouvement aussi jeune qu’«Europe Ecologie» animé par le Vert européen Daniel Cohn-Bendit et l’altermondialiste José Bové. Concernant la prochaine présidentielle où il est soupçonné de vouloir développer une candidature d’appoint pour venir en aide à Nicolas Sarkozy, la piste Jean-Louis Borloo brille par un segment qu’il a lui-même pointé du doigt : «L’UMP est victime de la disparition, au moins provisoire, de François Bayrou qui fixait un électorat». Dans ce schéma qui n’est pas aussi farfelu, Jean-Louis Borloo propose de jouer le rabatteur des voix centristes, quitte à jouer après de Nicolas Sarkozy, dans l’hypothèse d’une victoire, le rôle qu’avait joué auprès de lui François Fillon en 2007. Caution gaulliste contre caution écologique.

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