Les autorités cubaines ont demandé au président Barack Obama d’intervenir pour que des visas soient délivrés aux proches de cinq Cubains purgeant de lourdes peines de prison pour espionnage aux Etats-Unis. Cette demande a été déposée, jeudi, à la Section des Intérêts des Etats-Unis à La Havane, a indiqué lundi le Comité international pour la liberté des Cinq. Elle a été accompagnée d’une pétition signée par «170 personnalités de 27 pays», dont des Prix Nobel, l’Allemand Gunter Grass (littérature) ou le Sud-Africain Desmond Tutu (Paix), et adressée à la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, selon ce Comité mis sur pied par les autorités cubaines. Une des épouses des prisonniers, Olga Salanueva, s’est vu refuser neuf fois un visa par les autorités américaines qui la soupçonnent d’être une «agente» cubaine.
Considérés comme des héros de la lutte «antiterroriste» sur l’île communiste, Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, Ramon Labanino, René Gonzalez et Fernando Gonzalez ont été arrêtés en 1998 et condamnés trois ans plus tard pour espionnage par un tribunal de Miami (Floride), bastion des opposants au régime des frères Raul et Fidel Castro. Le ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez, a qualifié récemment de «prisonniers politiques» les cinq Cubains qui purgent des peines allant de 15 ans de prison à la perpétuité.
Les autorités cubaines ont reconnu que les cinq hommes étaient des agents mais qui tentaient uniquement selon elles de recueillir des informations sur les projets «terroristes» de groupes anticastristes de Miami.
Un tribunal d’Atlanta (Georgie, sud) avait jugé en 2005 que les cinq Cubains n’avaient pas bénéficié d’un procès «juste et impartial», mais sa décision d’ordonner un nouveau procès a été annulée par la Cour d’appel. L’affaire a été portée devant la Cour suprême des Etats-Unis qui doit se prononcer bientôt.