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La montée de Marine Le Pen met la pression sur Martine Aubry

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Une fois qu’on a critiqué les imperfections de ce fameux sondage qui accorde à Marine Le Pen 23% lors du premier tour de la prochaine présidentielle contre 21% pour Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, une fois dénoncé l’absence du pape des sondages socialistes Dominique Strauss-Kahn, il reste une profonde lame de fond qui remonte des entrailles de la société française et qui semble porter aux nues le discours de l’extrême droite. Une fois joué l’air de cette caste politique quelque peu masochiste sur les bords et qui aime à se faire peur en se créant des frissons artificiels, une fois démystifié l’état évanescent de l’opinion et des humeurs qui en quatorze mois peut se métamorphoser, il reste que cette spectaculaire percée de Marine Le Pen dans le kaléidoscope qualitatif pose des interrogations auxquelles tous les prétendants à la fonction suprême se doivent d’apporter des réponses aussi concrètes que convaincantes. Si Nicolas Sarkozy semble avoir fait son choix en décidant de ne pas laisser les thématiques qui nourrissent l’extrême droite dans la seule besace du Front National, Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste, se doit de trouver sa propre réponse et ce quel que soit le choix qu’elle fera pour les prochaines primaires : qu’elle tente elle-même l’aventure ou qu’elle soutienne un cheval gagnant. Jusqu’à présent, la stratégie de Martine Aubry et donc de presque l’ensemble des socialistes, était de trousser des réquisitoires contre Nicolas Sarkozy en dénonçant sa tendance pyromane à provoquer et à exciter. Selon les critiques socialistes, le Front National fut largement aidé par deux traits de caractère majeurs du style de Nicolas Sarkozy : le premier est cette gouvernance sur le fil du rasoir de la première partie du mandat qui mélange le «People», le «Bling Bling» et qui participe à désacraliser la plus haute des fonctions. Le second est le choix des débats (identité nationale, Islam, laïcité) dont les conséquences immédiates furent de valider tous les slogans d’exclusion qui avaient fait la renommée et la fortune de l’extrême droite et de leur offrir une respectabilité institutionnelle. Dans sa stratégie, Nicolas Sarkozy avait stigmatisé l’angélisme et la naïveté  de la gauche pour mettre en avant ses décisions viriles et assumées. Jusqu’à présent, Martine Aubry, comme grand porte-parole du PS, n’a répondu que  par le pincement de nez et le haut-le-cœur. Il est vrai que la percée de Marine Le Pen met une grande pression sur les grands choix du PS. Plus que quiconque, Martine Aubry sait que la meilleure manière d’aboutir à un tête-à-tête au second tour de la présidentielle de 2012 entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen passe par deux voies majeures. La première est l’affligeant spectacle de divisions et de guerres intestines que la multiplicité de candidatures aux primaires risque de générer. La seconde est l’absence de solutions visibles et audibles à tous les maux qui nourrissent la vague montante de l’extrême droite.
Martine Aubry avait deux grands problèmes à régler. La candidature de Dominique Strauss-Kahn et la montée en puissance du Front de gauche en la personne du bouillant Jean-Luc Mélenchon. Aujourd’hui, elle a dorénavant un troisième problème qui s’appelle Marine Le Pen. Si elle ne veut pas être obligée d’appeler à voter Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle , elle doit agir maintenant.

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