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La tension monte autour des lycées en France, impasse politique

Le Premier ministre Dominique de Villepin a réaffirmé mardi lors d’une réunion avec les députés du parti majoritaire UMP qu’il n’était pas question de "retirer" ou de "suspendre" le CPE, comme le réclament les opposants à cette mesure.

Signe de la tension ambiante, des syndicalistes et des responsables de l’opposition ont exigé que toute la lumière soit faite sur les conditions dans lesquelles a été blessé samedi soir à Paris un manifestant qui se trouvait toujours dans le coma mardi.

Membre du syndicat d’extrême gauche Sud, cet homme de 39 ans a été grièvement blessé lors de heurts très violents entre manifestants et police anti-émeutes à la fin d’une manifestation anti-CPE, dans des circonstances qui font l’objet de versions contradictoires.

Le mouvement de blocage, qui touche déjà une cinquantaine d’universités, a pris de l’ampleur mardi autour des lycées, et plusieurs centaines d’établissements du pays étaient touchés à des degrés divers.

La principale fédération de lycéens, la FIDL, a affirmé que le quart des 4.370 lycées de France étaient bloqués.

Des policiers et des responsables de l’éducation se sont inquiétés de la montée des violences dans le département de Seine-Saint-Denis, près de Paris, le plus défavorisé du pays, où avaient démarré les émeutes de novembre.

Vingt cinq des 64 lycées publics y étaient touchés par le mouvement de contestation et huit ont été fermés par sécurité.

"Nous avons franchi aujourd’hui un stade", estimait un policier. "Des jeunes sillonnent les rues par groupes pour aller débaucher d’autres lycéens mais n’hésitent pas pour certains à aller au contact des policiers, ou à s’approvisionner dans les magasins au passage".

Des heurts entre police anti-émeutes et jeunes ont été signalés dans au moins deux villes défavorisées de ce département, Drancy et Clichy-sous-Bois.

Des milliers de lycéens et d’étudiants ont manifesté mardi à Paris et dans d’autres villes. A Paris, un groupe de casseurs, certains armés de battes de base-ball, ont endommagé une cinquantaine de véhicules en marge de la marche.

La situation est également tendue dans certaines universités où des étudiants s’opposent aux blocages des accès par les grévistes les plus déterminés.

Tout en restant inflexible sur le fond, M. de Villepin a regretté le refus des syndicats de dialoguer sur des "aménagements" au dispositif.

Réservé aux moins de 26 ans, le CPE prévoit une période de deux ans durant laquelle l’employeur peut licencier sans justificatif.

Les "aménagements" envisagés par le gouvernement pour tenter de sortir de la crise pourraient se faire sur les points les plus controversés, la période d’essai et le licenciement sans motif.

Mais les syndicats et les mouvements étudiants et lycéens exigent le retrait pur et simple du CPE, et se préparent à accroître la pression : manifestations de jeunes jeudi, et appel dans tout le pays à des grèves et des défilés, le 28 mars, la presse française évoquant déjà le spectre d’un "mardi noir".

Des appels à la grève ont notamment été lancés dans les chemins de fer et dans les transports publics à Paris, ce qui pourrait fortement perturber les déplacements de centaines de milliers de personnes.

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