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L’AIEA cible l’Iran

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L’Iran signera-t-il ou non le protocole additionnel au Traité de non prolifération des armes nucléaires ? C’est dans cet objectif que le directeur de l’AIEA se rend aujourd’hui à Téhéran, pressé par la communauté internationale de ratifier cette clause onusienne. Signataire du TNP en lui-même, l’Iran a jusque-là refusé de laisser à l’agence internationale pour l’énergie atomique le droit de venir inspecter inopinément ses sites nucléaires. Cette opacité lui a valu les foudres des Etats-Unis qui l’ont accusé de développer un programme militaire et non civil, ce que Téhéran a toujours nié. Moins radicaux, les membres de l’Union européenne et même la Russie, pourtant partenaire de l’Iran dans ce domaine, ont eux aussi réclamé du régime des éclaircissements. Ceux-ci seront-ils obtenus aujourd’hui par Mohamed Elbaradei après une première visite en Iran en février dernier ? «Je me rends là-bas afin de m’assurer que nous pouvons obtenir une clarification sur toutes les questions en souffrance entourant le programme de l’Iran», a déclaré l’intéressé samedi dernier. «J’exhorterai l’Iran à signer le protocole », a ajouté le directeur de l’AIEA. M. Elbaradei allait surtout tenter ce mercredi d’obtenir du régime islamique l’autorisation de prélever des échantillons sur un site où l’Iran est soupçonné de posséder de l’uranium enrichi. Sans être clair sur la question, Téhéran s’est récemment déjà dit «favorable» à la signature du protocole additionnel. Le vice-président iranien chargé du nucléaire, Gholamreza Aghazadeh, a précisé mercredi dernier «souhaiter que les demandes de l’AIEA à l’égard de l’Iran soient plus précises et exposées dans des documents». Sur ce dossier, plus que les pressions américaines, c’est la médiation russe qui a permis de faire évoluer la position iranienne. M. Aghazadeh était d’ailleurs à Moscou quand il a tenu ces propos. Une visite au cours de laquelle il a annoncé l’intention de son pays de «construire plusieurs autres centrales nucléaires d’une puissance cumulée de 6.000 mégawatts»… «et nous proposons à la Russie de profiter de cette possibilité» ! Le Kremlin est en effet le principal partenaire de l’Iran avec lequel il a conclu en juillet 2002 un contrat de coopération nucléaire d’une durée de 10 ans. Cet accord prévoit la construction de deux réacteurs supplémentaires pour Bouchehr, au sud, et d’une nouvelle centrale avec deux réacteurs à Ahwaz (ouest). De quoi irriter la Maison-blanche ! Certes enclin à faire un geste, l’Iran exige cependant lui aussi des concessions de la part de l’Occident, notamment pour qu’il l’assiste dans le développement de son programme civil. Mais Washington s’y refuse. Moscou, qui devait aussi évoquer le sujet avec Paris mardi lors du conseil franco-russe, pourra-t-elle débloquer la situation ? La confirmation par l’Iran, lundi, de sa détention d’un missile balistique Shahab-3 d’une portée de 1.300 km, n’apaisera certainement pas les tensions…

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