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L’avenir de l’Irak à Charm El-Cheikh

Un thème principal domine cette conférence sur l’avenir de l’Irak : la tenue des élections législatives vers la fin du mois de janvier en Irak, sans tenir compte des violences qui continuent de sévir dans ce pays.
L’Irak a choisi le dimanche 30 janvier pour la tenue de ses premières élections démocratiques de l’après-Saddam Hussein, qui doivent mettre sur pied une assemblée constituante. Il s’agit de rétablir un consensus international à propos de l’Irak.
La résolution 1.546 prévoit le réexamen du mandat de la Force multinationale (FMN, dirigée par les Etats-Unis) à la demande du gouvernement intérimaire irakien ou douze mois après son adoption, le 9 juin 2004. La situation à présent est comme suit: les chiites, majoritaires et opprimés pendant le règne du régime de Saddam, insistent pour que les élections aboutissent à la date fixée préalablement. En revanche, et bien que minoritaires, (près de 20 % de la population), les sunnites ne sont pas du même avis, ils menacent même de boycotter ces élections si elles ont lieu. La conférence de Charm el-Cheikh, qui réunit une vingtaine de ministres des affaires étrangères est censée approuver le principe de la tenue des élections comme prévu. C’est ce qu’ont déclaré plusieurs diplomates présents en Egypte à la presse. Mais les craintes de trouver des difficultés dans ce sens demeurent présentes, car la conférence connaît également la participation de la France, l’Iran et la Syrie. Les opposants les plus farouches à l’intervention militaire en Irak lors du printemps 2003. Ce qui signifie, pour les observateurs, que la perspective d’obtenir des résultats «positifs» n’est pas garantie, d’avance.
«L’objectif de cette conférence est clairement de rétablir un consensus international sur l’Irak autour de la résolution 1.546 du Conseil de sécurité et d’adresser un message encourageant aux Irakiens, en leur montrant le chemin d’une sortie de la crise», a déclaré un diplomate européen à l’AFP. La conférence en question réunit, les 22 et 23 novembre, l’Irak, ses voisins (Syrie, Koweit, Iran, Arabie saoudite, Jordanie, Turquie), les pays industrialisés du G-8, et la Chine. Elle rassemblera aussi l’Onu, l’Organisation de la conférence islamique (OCI), la Ligue arabe et la « troïka» arabe sur l’Irak, formée par le président actuel de la Ligue (Tunisie), son prédécesseur (Bahreïn) et son successeur, l’Algérie, qui doit accueillir le prochain sommet arabe en 2005. L’Egypte y participera en tant que pays hôte et puissance concernée par la situation dans la région. Dès les négociations préliminaires, sous la houlette du pays hôte, l’Egypte, des divergences étaient apparues, notamment ne ce qui concerne les objectifs de cette conférence et l’attitude à adopter face aux violences qui secouent quotidiennement l’Irak et menacent sa reconstruction. A Kaboul, le général américain Peter Pace, numéro deux de l’état-major de l’armée américaine, a déclaré, pour sa part, lundi, que le bon déroulement des présidentielles, le mois dernier en Afghanistan, laissait présager la même chose en Irak, également sous occupation internationale. Cependant, si les élections présidentielles d’octobre en Afghanistan ont reconduit le président intérimaire, Hamid Karzaï, à la tête du pays envahi par les Etats-Unis et leurs alliés en décembre 2001 après les attentats du 11 septembre, les législatives se sont avérées un processus plus complexe dans un pays continuellement ravagé par les clivages tribaux. Raison pour laquelle ces législatives ont été reportées au printemps prochain. Il n’en demeure pas moins que le porte-parole de la Commission électorale chargée de préparer les élections générales en Irak a annoncé dimanche qu’elles se tiendront le 30 janvier, alors que le pays reste le théâtre de violences meurtrières.
En tout cas, selon les analystes, le plus important n’est pas de renforcer le gouvernement intérimaire mais de consolider le processus politique qui, à terme, aboutira à des institutions stables.
Si les optimistes l’emportent et que les élections auront quand même lieu à la date fixée, ce seraient les premières élections multipartites depuis 46 ans.

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