Monde

Le changement dans la continuité

La Catalogne a vécu, dimanche, une transition politique des plus particulières. Cette région autonome, la plus importante de l’Espagne, a choisi un nouveau président qui succédera à l’homme qui a gouverné la Generalitat (gouvernement autonome catalan) durant plus de vingt-trois ans. Jordi Pujol quitte donc la présidence catalane après s’être converti en un monarque impossible à détrôner depuis son élection le 20 mars 1980. Et, comme dans toutes les monarchies, Pujol part après avoir assuré sa succession. Son « Conseiller en Cap » (Premier ministre du gouvernement catalan), Artur Mas, qu’il avait choisi comme son dauphin depuis quelques années déjà, il l’a préparé à assurer le relais tant au parti, Convergencia i Union (CiU), qu’à la tête de l’exécutif catalan. Ce choix porté par le vieux dirigeant sur un jeune politique de la nouvelle génération vient d’être entériné par les Catalans. Les élections organisées dimanche ont donné la victoire au candidat de CiU. Ce parti a obtenu 46 sièges sur les 135 que compte le Parlement autonome catalan. Un résultat qui n’assure pas au parti de Mas une majorité absolue, mais il lui permettra certainement de former un gouvernement de coalition avec la gauche nationaliste. Un constat qui se lit aisément dans les résultats obtenus par chaque formation. Outre les 46 sièges obtenus par le parti gouvernant, le Parti socialiste catalan (PSC) est arrivé en deuxième position avec 42 sièges, alors que la gauche républicaine (Esquierra republication de Catalunya) s’est distinguée comme l’événement principal des élections en réussissant le score record de 23 députés. Le Parti Populaire (PP), actuellement au pouvoir au gouvernement central qu’il dirige en solo grâce à la majorité absolue qu’il détient au Parlement national, n’a obtenu que 15 sièges. Le PP est suivi par Initiatives pour la Catalogne (IPC) qui a obtenu 9 sièges. Sachant que la majorité absolue est située à 68 sièges, et compte tenu des affinités politiques, le scénario le plus probable est que le candidat de CiU, Artur Mas, tente de former un gouvernement en coalition avec ERC. Ce parti est en effet le plus proche de CiU puisque les deux appartiennent au bloc nationaliste dont le parti de Pujol forme l’aile modérée face à l’ERC qui défend un nationalisme relativement radical. Cette formule pour la formation d’une coalition gouvernementale est la plus probable et la plus souhaitable selon le Délégué du gouvernement catalan au Maroc. Angel Colom, figure historique du militantisme nationaliste en Catalogne, ex-dirigeant d’ERC et, actuellement, l’une des personnalités politiques les plus proches de Pujol et de son successeur, nous a déclaré que le plus logique serait que le bloc des nationalistes s’unisse pour former un gouvernement. « Sachant que CiU est arrivé en première position, ce sera Artur Mas qui devra former le gouvernement et je souhaite qu’il aura le soutien d’ERC », nous a-t-il déclaré. Commentant les résultats, le Délégué catalan s’est dit « doublement satisfait » des résultats électoraux. « D’abord, je suis content que la relève générationnelle entre Pujol et Mas se soit déroulée dans le succès puisqu’il y a eu un changement dans la continuité. Je dois aussi avouer ma satisfaction pour le score obtenu par ERC qui a presque doublé son score habituel », a indiqué le responsable des affaires catalanes auprès du Maroc. La victoire des nationalistes reste toutefois relative puisque le Parti socialiste catalan est resté à deux doigts de marquer un tournant dans l’histoire de la politique locale en Catalogne. Le candidat de ce parti à la présidence du gouvernement catalan, Pasqual Maragall a fait une très bonne campagne électorale qui lui permis d’arriver en deuxième place après CiU avec un l’écart très réduit de quatre sièges. En termes de pourcentage de voix obtenues, CiU a obtenu 30.90 % des voix, suivie par le PSC avec 31.20 % des voix. Il est à signaler que le taux de participation aux élections a été de l’ordre de 91.73%. Un taux habituel en Catalogne où il existe un grand sens de la responsabilité électorale chez le citoyen. En somme, les résultats des élections en Catalogne seront inscrits dans les annales de l’Histoire catalane comme étant celles du départ de Pujol. Un homme d’Etat qui s’est distingué lors des vingt-trois années de gouvernement par son excellent travail et qui se distingue en partant par son grand sens du devoir national.

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