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Le diktat d’Ariel Sharon

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Sa coalition étant fragilisée par la défection de députés de partis religieux refusant tout retrait, Ariel Sharon s’est tourné vers le parti de Shimon Peres qu’il a invité lundi à rejoindre sa coalition. Il a besoin de renforcer cette coalition pour faire passer son fameux plan de retrait de la bande de Gaza où vivent 7.500 colons juifs au milieu de près d’un million et demi de Palestiniens.
Un plan qui prévoit également le démantèlement de quatre implantations juives de Cisjordanie. De son côté, le chef de l’opposition, Shimon Peres, a accepté le principe de collaborer avec le Premier ministre à la réalisation du plan de retrait israélien. Mais ils doivent encore consulter leurs partis respectifs avant d’entamer des négociations sur la formation d’une telle coalition.
Sur ce point, c’est Sharon qui se trouve dans une mauvaise posture, puisqu’il est confronté à une puissante résistance des faucons de son parti. Il a rencontré lundi en début d’après-midi des députés du Likoud pour discuter des négociations avec le Parti travailliste. « Si vous ne voulez pas de ceci ou de cela, nous pouvons aller aux élections », a déclaré Sharon, cité par des participants à la réunion aux agences internationales. « Je le dis de la façon la plus claire possible : cette situation ne peut pas continuer », a-t-il ajouté. A signaler que les élections législatives se tiennent normalement tous les quatre ans, sauf en cas de dissolution du Parlement à cause de la chute de la coalition au pouvoir. Une situation fréquente en Israël.
Depuis 1996, les Israéliens se sont rendus quatre fois aux urnes, trois fois pour renouveler la Knesset (Parlement) et une fois pour élire le Premier ministre.
Les dernières élections ont eu lieu en février 2003. Ces tractations dans le champ politique israélien interviennent le lendemain de l’avis manifesté par la Cour de la Haye qui a estimé vendredi que le mur de séparation, actuellement édifié en Cisjordanie, violait le droit international et a demandé aux Nations unies d’étudier les mesures nécessaires pour contraindre Israël à le démanteler, en réclamant le versement de réparations aux Palestiniens lésés par sa construction.
Dans ce même laps de temps, un attentat eût lieu en Israël. Le premier depuis près de quatre mois faisant un mort, une femme et cinq blessées dimanche matin dans l’explosion d’une bombe à un arrêt de bus de Tel Aviv. Du coup, Ariel Sharon en fait un argument pour fustiger l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) sur le «mur» construit en Cisjordanie. Il n’a pas hésité à établir un lien entre la décision de la CIJ et l’attentat de dimanche. «Cet acte meurtrier est le premier survenu avec la caution de la décision de la Cour de la Haye», a déclaré le Premier ministre israélien. Après une consultation interministérielle, Sharon a même ordonné dimanche après-midi la poursuite des travaux de construction de cette ligne de séparation, malgré l’avis de la CIJ.
Il a donné des consignes pour que «la lutte contre l’avis de la CIJ se continue par tous les moyens politiques et légaux». Le Premier ministre israélien qualifie le «mur» en question, qui annexe de facto une partie de la Cisjordanie, de «clôture antiterroriste», pour empêcher les attentats palestiniens sur son sol.
Le chef du gouvernement a estimé que l’édification de la barrière fortifiée se poursuivrait dans le respect du jugement récent de la Cour suprême. Environ le quart des quelque 700km de mur, clôture, grillage prévu, est déjà érigé. La Cour suprême d’Israël a ordonné récemment une modification d’une petite partie du tracé de la future ligne de démarcation afin de diminuer les conséquences négatives pour les Palestiniens. Mais le principe même d’une séparation étanche n’a pas été remis en cause par l’instance suprême israélienne. L’ONU s’est contentée par le biais de son secrétaire général, qui a estimé depuis Bangkok que toute action entreprise par Israël «doit être prise en conformité avec le droit international et doit respecter les intérêts des Palestiniens».

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