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Le sacre presque parfait de Martine Aubry

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Les railleurs éternels peuvent toujours prétendre, après coup, que la première secrétaire du PS Martine Aubry manœuvrait dans le velours. Avec un exécutif à sa tête un couple qui passe son temps à s’auto-paralyser, un président de la République, saisi par les démons de l’ouverture, comme habité par un mauvais sort, et qui offre à l’adversaire les plus précieux fromage de la République, un parti présidentiel l’UMP, travaillé en interne par de violents courants. Quand on affronte un adversaire avec autant de dysfonctionnements intrinsèques, la partie peut ressembler à une promenade de santé et le rêve du grand chelem, proclamé par Martine Aubry comme un acte de naissance et de défi, est à portée de réalisation. Même si son adversaire s’est brusquement enfermé, comme une moule effarée par la lumière, dans un déni de défaite, Martine Aubry peut parader dès le premier tour et prétendre qu’il a non seulement terrassé un concurrent, somme toute en carton-pâte, mais qu’elle a réussi à vaincre ses propres démons et s’imposer au sein de sa propre famille qui l’avait si violement rejetée au début de son mandat. Seule ombre au tableau qui rend cette ascension moins idyllique et ce sacre moins parfait, le cas de Georges Frêche, le baron  du Languedoc-Roussillon que Martine Aubry avait banni de la galaxie socialiste pour cause de petites phrases choquantes et douteuses, la dernière étant un fulgurant pointage de la «tranche pas très catholique» de Laurent Fabius. En s’imposant haut la main dans son fief et en battant à plate couture la candidate socialiste officielle de la rue de Solferino, Georges Frêche porte un coup dur à Martine Aubry, obligée, pour faire barrage au Front national et à l’UMP, puissant dans la région et d’adouber son challenger d’ hier.  D’ailleurs, le cas Frêche pose un grand problème de conscience et de stratégie à l’ensemble de la direction socialiste : comment en si peu de temps passer de la destruction méthodique de sa statue à une appropriation en douce de sa performance ? L’autre défi qui attend Martine Aubry  et dont dépend en grande partie la physionomie finale du second tour est celui de sa capacité à nouer des alliances solides avec le mouvement «Europe Ecologie» qui s’est imposé comme la troisième force politique du pays. «Europe Ecologie» qui se revendique officiellement de gauche constitue un précieux réservoir de voix pour les socialistes pour battre l’UMP même dans les régions où le parti du président est arrivé en tête. La galaxie «Sarkozyste» mise beaucoup sur les mésententes qui peuvent naître d’une telle négociation. Les appétits dévorants des uns, les ego surdimensionnés des autres, une monnaie courante et un sport favori à gauche, peuvent facilement compliquer la seule manœuvre susceptible de garantir un sacre parfait de Martine Aubry dimanche prochain. La première secrétaire du PS doit aussi composer avec une autre inconnue : le retour probable des abstentionnistes aux urnes.

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