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Les Etats-Unis haussent le ton contre la Russie

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Le président américain George W. Bush a adressé, lundi 11 août, une sévère mise en garde à la Russie, la prévenant que si elle ne mettait pas un terme à son «escalade dramatique et brutale» du conflit en Géorgie, ses liens avec les Etats-Unis s’en ressentiraient. Dans ce qui est sa condamnation la plus sévère des opérations militaires de Moscou depuis le début du conflit entre la Géorgie et la Russie, Bush a affirmé que la Russie semblait vouloir renverser le gouvernement géorgien. «La Russie a envahi un pays souverain voisin et menace un gouvernement démocratiquement élu par son peuple, une telle action est inacceptable au 21e siècle», a déclaré le président américain qui s’exprimait dans le jardin des roses de la Maison-Blanche, à peine rentré de son voyage en Chine. «Il semblerait que des actions soient en cours pour renverser le gouvernement (géorgien) légitimement élu», a-t-il ajouté. L’ambassadeur russe à l’ONU, Vitaly Tchourkine, a nié un peu plus tard dans la journée que son pays avait l’intention de renverser le président géorgien Saakachvili. «Ces actions menacent les relations avec les Etats-Unis et l’Europe», a prévenu Bush, avant d’appeler Moscou à accepter un plan soutenu par l’Union européenne prévoyant un cessez-le-feu immédiat et le retrait de toutes les forces d’Ossétie du Sud. «Ces actions seraient en contradiction avec les assurances que nous avons reçues de la part de la Russie, que ses objectifs se limitaient à restaurer le statu quo» qui existait dans la République géorgienne séparatiste d’Ossétie du Sud le 6 août, soit avant le début des affrontements. Le président américain avait notamment évoqué le conflit avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine, qui comme lui se trouvait à Pékin pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ainsi que par téléphone avec le président russe Dmitri Medvedev.  Bush a repris à son compte les affirmations des autorités géorgiennes selon lesquelles les troupes russes occupaient lundi la «majeure partie » de leur territoire et l’armée géorgienne se préparait à défendre la capitale, Tbilissi. «Il y a des preuves que les forces russes pourraient bientôt bombarder l’aéroport civil de la capitale (géorgienne), si ces informations sont exactes, ces actions de la part des Russes représenteraient une escalade dramatique et brutale du conflit en Géorgie», a-t-il déclaré.
Le Pentagone n’a pourtant pas voulu confirmer que l’armée russe occupait d’autres parties du territoire géorgien que l’Ossétie du Sud. «L’évaluation est en cours», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, après l’intervention du président Bush. Cela n’a pas empêché un haut responsable américain de qualifier l’opération russe d’«invasion pure et simple» et de comparer l’opération militaire russe aux invasions de l’Afghanistan en 1978, de la Tchécoslovaquie en 1968 et de la Géorgie en 1922. «Il ne faut pas employer des mots comme invasion avec légèreté mais ceci est une invasion», a ajouté ce haut responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Interrogé sur les informations lui permettant cette affirmation, il a indiqué se baser sur les informations de l’ambassade des Etats-Unis à Tbilissi, reconnaissant la persistance d’un «certain degré d’incertitude». Le président Bush a déclaré que les actions de la Russie cette semaine soulevaient «de sérieuses questions sur ses intentions envers la Géorgie et la région». Ces actions «nuisent grandement à l’image de la Russie dans le monde et ces actions mettent en danger les relations de la Russie avec les Etats-Unis et l’Europe», a insisté M. Bush. «Il est temps pour la Russie de respecter sa parole et d’agir pour mettre fin à la crise», a encore déclaré le président des Etats-Unis.


• Olivier Knox (AFP)

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