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Liban : L’élection du président reportée pour la septième fois

«La tenue de la séance du vendredi est improbable, car il n’y a pas encore d’accord sur le futur gouvernement», a déclaré à l’AFP Simon Abi Ramia, conseiller de Michel Aoun, un des piliers chrétiens de l’opposition menée par le Hezbollah chiite. Le Liban est sans président depuis le 24 novembre, après le départ du pro-syrien Emile Lahoud. Si la séance de vendredi est ajournée, il s’agira du septième report depuis le 25 septembre. Bien que le général Michel Sleimane soit devenu un candidat à la présidence acceptable aux yeux de tous, l’opposition soutenue par Damas et Téhéran réclame un « accord global » incluant le partage des portefeuilles ministériels et la discussion d’une nouvelle loi électorale en prévision des législatives de 2009. «La majorité ne veut pas d’un vrai partenariat (avec l’opposition) et refuse le principe même de gouvernement d’union nationale», affirme M. Abi Ramia. «La négociation doit se faire d’abord sur la composition du gouvernement, car c’est ce gouvernement qui organisera les prochaines législatives», a indiqué à l’AFP un responsable du mouvement Amal (chiite) dirigé par le président du Parlement, Nabih Berri, un des piliers de l’opposition. La majorité refuse d’être liée par des engagements ou de donner des garanties avant l’élection du président. «La priorité maintenant, c’est qu’il y ait un nouveau président. Il ne faut pas fausser le débat», insiste le député de la majorité Samir Frangié. Selon lui, « ce sont la Syrie (ancienne puissance de tutelle au Liban) et l’Iran qui, à travers leurs alliés libanais, bloquent l’élection » pour consacrer le vide et provoquer le chaos dans le pays. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, à Beyrouth depuis mardi, tentait jeudi de rapprocher les positions lors d’une rencontre avec M. Berri, et le chef de la majorité parlementaire antisyrienne Saad Hariri.
Mais jusqu’à présent, M. Kouchner n’a voulu parler «ni d’échec ni de réussite». «Son séjour dépend de l’évolution de la situation», a indiqué à l’AFP une source diplomatique à Beyrouth. Selon Ibrahim Kanaan, un responsable du Courant patriotique libre (CPL) présidé par M. Aoun, le ministre français aurait été « surpris » par le refus de la majorité de faire des concessions concernant le gouvernement. La tenue de l’élection vendredi bute également sur l’amendement constitutionnel nécessaire à l’élection du chef de l’armée, la loi fondamentale libanaise interdisant à un haut fonctionnaire de devenir chef de l’Etat, sauf s’il démissionne de son poste deux ans avant l’élection. «Même s’il y a compromis, on ne pourra pas amender la Constitution en un temps record d’ici demain», a affirmé M. Kanaan. «L’opposition réclame la démission du gouvernement de Fouad Siniora avant de procéder à l’amendement constitutionnel, car le Parlement ne peut pas envoyer à un gouvernement illégitime la pétition réclamant l’amendement», selon le responsable de Amal. Mais M. Siniora a refusé catégoriquement la démission de son gouvernement avant qu’un président ne soit élu, indiquant qu’il s’agit d’une violation de la Constitution.

Rana Moussaoui (AFP)

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